Ni dans la rue – Ni au pouvoir – Ni dans les têtes
Ni dans nos fêtes !
La première vague des stickers de Veille Antifa Liège est arrivée et débarque bientôt dans vos lieux ! Que ce soit pour charger vos infokiosques, distros itinérantes, coller en ville comme à la campagne, sur les maisons des fafs comme dans des lieux de passage ou de fête, servez-vous !
Ni dans la rue !
Les extrêmes droites militantes y sont peu présentes en Belgique francophone bien qu’elles tentent d’y prendre la place, à l’instar de celles dans de nombreux pays européens qui s’y affichent de manière décomplexée et violente. Partout les agressions augmentent envers les personnes considérées comme migrantes, étrangères, homosexuelles, transgenres, antifascistes,… Ces violences sont bien trop souvent protégées par la police et la justice de l’État. Ne nous leurrons pas : avec l’extrême droite au pouvoir en Belgique, c’est les fachos de tout poil qui se sentent pousser des ailes. C’est pourquoi il faut systématiquement prendre les rues, s’y rassembler de manière publique afin de nous organiser pour les en empêcher !
C’est le cas à Liège où depuis nombre d’années les fachos n’ont aucun répit et annulent systématiquement leurs projets, obligés de rester chez eux ou de se cacher ailleurs (dernier exemple liégeois).
Surveillez-les, prévenez vos collectifs antifa locaux ou, mieux encore, rejoignez-les ou créez-en !
Les empêcher de prendre la rue, c’est empêcher ou restreindre leur organisation, cela aide à décourager d’éventuels soutiens, cela rend plus sécurisant l’espace pour tout le monde et ça les oblige à se rendre moins publics, plus attentifs à d’autres questions, bref à les disperser.
Un antifascisme fort, ça ouvre la voie à la possibilité d’autres luttes !
Ni au pouvoir !
Oui les extrêmes droites sont au pouvoir, oui les extrêmes droites ont le vent en poupe. Cela droitise tout le champ de la politique. Il y a dix ans, l’idée même de militaires dans les rues de Belgique aurait été impensable. Trop souvent nous nous sentons impuissant.e.s ou complètement dépassé.e.s. Ou encore trop dégoûté.e.s pour continuer à regarder. Pourtant ce n’est pas inéluctable, c’est en partie sur le défaitisme que comptent les extrêmes droites pour se développer. Lutter contre les montées fascistes, racistes, autoritaires et répressives, c’est en comprendre les rouages, leurs accointances avec le capitalisme, le pouvoir. Pour le savoir, il ne faut pas hésiter à s’informer, par exemple en lisant ce blog et d’autres sites antifascites. Il y a également des documentaires que l’on peut regarder entre ami.e.s, voir même afin d’organiser des projections publiques, des espaces de rencontres. Il ne faut pas hésiter à rejoindre les manifestations, s’organiser contre les centres fermés, les locaux fascistes, les entreprises collaborant à l’enfermement, aux expulsion, par des pressions et actions directes par exemple. Il y a également la possibilité de rejoindre les nombreux collectifs d’aide aux migrant.e.s ou encore de se solidariser avec les personnes criminalisées pour hébergement ou pour avoir empêché une expulsion…
L’auto défense populaire ce n’est pas (seulement) attaquer ou empêcher physiquement les fachos – cela arrive rarement – mais c’est surtout développer une culture de la solidarité dans tous les domaines de nos vies, de nos quotidiens et s’opposer à ce que les pouvoirs veulent instaurer.
Les extrêmes droites veulent le pouvoir. Ells se présentent aussi aux élections. Celles-ci approchant, certain.e.s auront plus envie que d’habitude de rajouter le vote à la liste des actions possibles. Voter et rester chez soi à se lamenter ne servira jamais à rien. Aller voter ou non ne nous semble pas le plus important. Agir dans nos quotidiens, faire exister et développer concrètement nos luttes l’est bien davantage.
Vous voulez voter ? Alors, interrogez vos partis, obligez les à se positionner :
– Au niveau communal : La police locale arrête-elle des migrant.e.s* ? Prévient-elle l’office des étrangers de la commune ? Collabore-t-elle avec la police fédérale pour des opérations de rafles ? Quelle est la politique locale concernant les migrant.e.s, leur accès au logement, aux soins ou encore l’école pour les enfants ? Quelle est la position sur l’augmentation du sécuritaire ou des violences policières ? Ou encore de la présence policière arrogante dans les quartiers ou manifestations ? Participe-il à la discrimination, à la violence contre certains groupes (sans-abris, musulmans, femmes, gays, trans, personnes racisées, sans emploi, précaires,…) ?
Il n’y pas de justifications, il y a des choix.
– Au niveau fédéral : Le parti est-il actif dans les politiques actuelles ? Sa communication porte-t-elle sur le sujet de la sécurité, de la migration, des frontières, sur l’enfermement, sur la police et l’armée ? Comment considère-t-il des questions comme l’enfermement pour raisons administrative ? Que pense-t-il du fait de qualifier “d’illégaux” les personnes présentes sur le territoire lorsqu’elles sont sans papiers ? Que pense-t-il de la politique européenne, de Frontex ou encore de la construction de nouvelles prisons ou de nouveaux centres fermés en Belgique ? Que pense-t-il des projets de constructions de centres hors Europe comme en Turquie, Libye et ailleurs ? De la violence ici ou là-bas à l’encontre des migrant.e.s ainsi que l’exploitation économique des migrant.e.s par l’esclavage ou les salaires de misère ? Parle-t-il de régularisation, de l’exploitation nord-sud, des politiques guerrières ? Parle-t-il du pouvoir et de ses logiques ? Participe-il à la discrimination, à la violence contre certains groupes (sans-abris, musulmans, femmes, gays, trans, personnes racisées, sans emploi, précaires,…) ? Parle-t-il du lien avec le capitalisme qui appauvrit les populations entières, les monte les unes contre les autres, détruit la planète, et parle-t-il de l’intimité du capitalisme avec le fascisme et l’autoritarisme ?
Il n’y pas de justifications, il y a des choix.
Ni dans les têtes !
La banalisation de la parole du racisme anti-musulman, anti-migrant, anti-racisé n’est pas acceptable. Les mots sont importants. C’est une manière d’appréhender le monde. Les mots servent à fonder et à légitimer un certaine manière de voir la réalité. Trop souvent la presse ne sert qu’à promouvoir une vision partiale de la réalité (comme ici et là). Les réseaux sociaux ou les forums des médias servent de lieux d’expressions agressifs, réactionnaires. Parfois c’est organisé par les extrêmes droites : une stratégie de communication pour massifier, intérioriser des discours afin de les banaliser, les normaliser. Ce glissement nous en sommes conscient.e.s : nous le voyons tous les jours dans les médias et l’entendons de la part des personnes qui en reproduisent le discours de façon automatique et routinière. Pour autant il faut s’efforcer de déconstruire les discours, les décrypter et les ridiculiser en y répondant. Montrer la haine, la connerie, les raccourcis, les contradicions, la manipulation par tous les moyens d’expression. Sinon l’opinion raciste ou fasciste sera une parole parmi d’autres, ne déclenchant plus de véritables levées de boucliers.
Ni dans nos fêtes !
Car le racisme, le fascisme, l’autoritarisme, la domination ne sont pas des valeurs qui se limiteraient à la sphère privée. Non, les “oui mais bon, à part ça il est sympa” ne sont pas recevables. Il n’y a rien d’amusant à avoir un facho à nos côtés ou à côté d’autres personnes. Ils ne sont pas les bienvenus dans nos soirées et on les éjecte des soirées où on est présent ! On pousse les salles à se positionner et on soutient les salles qui les refusent. On leur fait comprendre qu’il n’y a pas moyen de soutenir des salles faisant jouer des groupes fachos. Que non “on ne viendra pas cette fois mais on viendra la prochaine quand on aimera la programmation”. Que non, “il n’en faut pas pour tous les goûts”. La musique promouvant le racisme, le nationalisme, le fascisme, l’homophobie,… n’est pas un goût mais de la musique réactionnaire ! Ce n’est pas une différence entre une soirée jazz ou une soirée rap, c’est se faire l’écho et le soutien de valeurs, de comportements et de discours politiques. C’est permettre à une culture fasciste de s’encrer, de se banaliser et de fidéliser un public. C’est permettre à des personnes de se rencontrer, de se renforcer, de s’organiser. C’est, ne serait-ce que le temps d’une soirée, exclure des personnes ou les insécuriser. C’est pourquoi les fascistes doivent être boutés hors des soirées et des lieux culturels.
Coller et distribuer nos stickers, ce n’est pas que faire la promotion de ce site, c’est affirmer tout cela !
En soi, ce seul geste n’est évidement pas suffisant.
Multiplions les gestes contre le fascisme !
PS : On en profite pour vous rappeler que vos contributions sont les bienvenues. Que ce soit pour nous faire connaître des initiatives, des actions, diffuser des compte-rendus, écrire des articles de fond et d’analyse, faire découvrir des brochures et documentaires, participer à l’élaboration du lexique et du qui est qui. N’hésitez pas !
veilleantifaliege (at) riseup (point) net
* par « mirgrant.e.s », nous entendons ici l’ensemble des personnes circulant, en transit, s’installant, avec ou sans papiers, quelque soit le pays d’origine, et ne faisons pas de distinction entre les personnes ayant une autorisation de séjour, celles qui sont en attente d’une réponse, celles qui ont reçu une réponse négative et celles qui, quelle qu’en soit la raison, n’en ont pas fait et/ou n’en feront pas la demande.