2. Partis, groupes et groupuscules actuels

 

APF – Alliance for Peace and Freedom

Logo de l’APF

L’APF, Alliance for Peace and Freedom (alliance pour la paix et la liberté), est un mouvement politique fondé en 2015 et rassemblant divers mouvements et partis ultranationalistes européens. Qualifié de néonazi ou de néofasciste, l’APF se distingue des extrêmes droites traditionnelles de part ses discours décomplexés et son euroscepticisme (l’UE étant un obstacle à leur vision d’une Europe des Nations, capable d’assurer la pérennité et la sauvegarde des traditions européennes « ancestrales » – traditions chrétiennes en fait -).

Grâce à l’argent de ses élus européens, l’APF avait pu ouvrir un local à Bruxelles (22 Square de Meeus, dans le quartier européen). Local qui a fermé ses portes en 2017. Une campagne, niée par la commune, a eu lieu contre ce local, à travers des manifestations mais également la volonté de faire prendre conscience aux bruxellois.es de la nature des locataires de ce local.
Pour l’année 2016, l’APF
– avait un budget de +- 1 demi million.
– a reçu 400.000€ de subsides du Parlement européen.
– a reçu 11.000€ minimum de cotisations des membres.
– avait reçu mi année au moins 17.000€ de dons (principalement de gros dons).
– a reçu environ 50.000€ de participations aux frais de leurs activités.
– est en négatif de +- 5.000 €.
– est endetté à plus de 30.000 € (principalement pour des salaires et cotisations sociales non payés ainsi que 3.000€ d’impôts non-payés et 3.000€ de factures non payés à des fournisseurs.
– a dépensé 30.000€ pour la location du local (charges comprises).
Les coûts de leurs meeting sont budgétisés à 100.000€ (ils avaient déjà atteint ce montant au milieu de l’année (au moment où les comptes sont adoptés)).

Son Président, Roberto Fiore s’auto-identifie comme fasciste. Il est le chef du parti italien Forza Nuova et était secrétaire général de l’alliance européenne néofasciste Front national européen jusqu’à la dissolution de celui-ci en 2009.
Les deux vice-présidents du bureau exécutif sont
– Artemios Matthaiópoulos, élu député sur la liste Aube dorée, bassiste du groupe Pogrom (RAC), emprisonné en juin 2014 pour avoir dirigé une organisation criminelle.
– Nick Griffin, leader du Parti national britannique (BNP). Négationniste il a cherché à se distancier de certaines de ses positions depuis ce poste.

Son secrétaire général, Stefan Jacobsson, connu pour ses idées néo-nazies depuis ses 16 ans, est le leader du Parti des Suédois jusqu’à sa dissolution en mai 2015.

Les membres de l’APF sont :
Aube Dorée, Grèce
Nation, Belgique
Forza Nuova, Italie
Democracia Nacional, Espagne
Parti national-démocrate NPD, Allemagne
Nouvelle Droite, Roumanie
Parti Ouvrier, République Tchèque
Vlaanderen Identitair, Belgique
Parti de l’unité britanique, Royaume-Uni
Parti populaire « Notre Slovaquie », Slovaquie

Les mouvements affiliés à l’APF sont :
Front populaire national, Chypre
Parti nationaliste français, France

Mars 2018, Jean-Marie Le Pen, député européen, rejoint l’APF

Les anciens membres sont :
Parti des Danois, Danemark
Parti des Suédois, Suède

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Coordination patriotique

La « coordination patriotique », fondée début 2017, n’a qu’un seul objectif : rassembler des partis d’extrême droite afin de pouvoir collectivement présenter le plus de listes possibles aux élections communales de 2018.
Au vu des résultats plus que médiocres aux précédentes élections, constat a été fait que les différents groupuscules avaient bien besoin de se rassembler pour
– avoir assez de signatures pour se présenter,
– avoir assez de candidats pour présenter une liste complète,
– ne pas diviser les peu nombreuses voix en différentes listes d’extrême droite,
– devenir un pôle espérant jouer un certain rapport de force avec le Parti Populaire.

S’y trouvaient à sa fondation Nation, la N-SA (Nieuw-solidaristisch alternatief (Nouvelle alternative solidariste) et le Parti des Pensionnés.
Le groupe Agir Ensemble et la NWA (Nouvelle Wallonie Alternative) ont rejoint cette coordination.

Agir Ensemble et le Parti des Pensionnés étant fort proches, ils ont fusionnés au sein de cette coordination sous l’appellation « Chez nous » (venant de l’expression « on est chez nous » bien plus souvent utilisée).

Chaque parti / groupe gardant son autonomie, la seule collaboration étant de ne faire qu’un sur les listes électorales. Un mini programme commun en 10 points étant établi comme base de cette collaboration. On y retrouve la lutte identitaire, le refus de l’immigration, l’islamophobie, l’État sécuritaire, la méritocratie pour l’aide sociale,… et d’autres thèmes génériques et récurrents tels que la transparence au niveau des finances ou la lutte contre le « mondialisme.

À la vue des différents « alliés », il est fort à parier que cette coordination n’a pour seuls objectifs réels que de
– donner plus de poids à Nation lors des élections,
– permettre aux autres groupuscules de se sentir exister,
– attirer des membres déçus, ou électeurs, du Parti Populaire en se constituant comme un « véritable » parti, et non de simples groupuscules, des caricatures nazies.

Qu’adviendra-t-il de la coordination après les élections ? Nation va-t-il aspirer ses « alliés » ?

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N-SA – Nieuw-solidaristisch alternatief (Nouvelle alternative solidariste)

Créée en 2008 avec des collabos flamands notaires ainsi que des membres de Blood and Honour, de Vlaamse Jongeren Westland, des écofascistes de Groen Rechts, d’Euro-Rus et de Jongeren Actief, la N-SA se revendique du National Solidarisme et veut s’inspirer du succès des néonazis du NPD allemand.

Mouvement avant de devenir un parti, elle a attiré les sympathies de nombreux sympathisants du Vlaams Belang, dont certains élus avaient ouvertement fait part de leur adhésion au mouvement lors de sa création. Y compris des parlementaires flamands et fédéraux. En particulier, parmi les (anciens) membres du Voorpost (pilier idéologique de l’extrême droite flamande nostalgique de l’ordre nouveau nazi).

Bien plus radicale que le Vlaams Belang, dont elle critique « l’évolution capitaliste », elle se présente comme une alternative nationaliste radicale, et prône le retour au « National-Solidarisme » (ce qui a donné lieu à plusieurs lapsus lors de discours de ses dirigeants, parlant du « National-socialisme »).

Se présentant comme National Révolutionnaire, la N-SA s’intègre dans la mouvance «nationaliste autonome», très active en Allemagne, en Hollande, en Italie et dans plusieurs pays de l’Europe de l’Est. Cette mouvance d’extrême droite s’inspire directement de la stratégie «Black Bloc» des groupes révolutionnaires autonomes, libertaires, anarchistes, antifascistes et antiautoritaires, développée depuis le début des années 80 par les autonomes allemands de Berlin-Ouest.

Dans ses partenaires, on retrouve Nation, Jeune Nation, les étudiants flamingants du Katholiek Vlaams Hoogstudenten Verbond (KVHV) ainsi que ceux du Nationalistische Studenten Verbond (NSV),…

Bien qu’active sur le terrain militant, ne regroupe que quelques dizaines de personnes (des déçus, exclus ou opposants du Vlaams Belang) et se trouve principalement implantée à Anvers et Bruges.

Son logo est un trident sur fond vert et noir.

Son idéologue et principal leader, Eddy Hermy, a un long parcours politique derrière lui. Ancien paracommando il débute sa carrière politique chez Amada (Tout le pouvoir aux ouvriers), l’organisation maoïste qui sera à la base, en 1979, du PTB (Parti du Travail de Belgique). C’est sur ordre du parti qu’il infiltrera le syndicat socialiste FGTB et organisera des grèves… avant d’être exclu pour « crypto-fascisme ».

Il rejoint alors l’extrême droite radicale de l’époque, le VMO (Vlaams Militanten Orde – milice paramilitaire néonazie violente) et le Vlaams Blok. Les actions musclées des néonazis lui sont familières (1). Il a été exclu du Vlaams Blok, réintégré puis réexclu !

En 1988, il participe à la fondation du Nationaal Front (NF), composé en grande partie d’ex-militants du VMO et du Front de la Jeunesse. Au programme du NF figurent notamment la peine de mort pour les grands criminels tels que les dealers de drogue, l’interdiction de l’avortement et l’expulsion des travailleurs étrangers. Des classiques de l’extrême droite… Nationaal Front qui disparaîtra 10 ans plus tard après le flop rencontré aux élections de 1998.

Il adhère alors au Vlaams Belang, avant d’en être exclu un an plus tard, suite à la diffusion d’un tract raciste à Ostende (2).

Il est également le leader de Pegida Belgie.

Eddy Hermy a été plusieurs fois condamné pour violence, racisme et incitation à la haine raciale.

(1) Avec le VMO, il y participera à différentes actions violentes dont l’attaque de la librairie progressiste Rode Mol à Malines en 1980. Action pour laquelle il a été condamné.

(2) Tract qui lui vaudra une condamnation. Il était signé par l’asbl Burgerinitiatief dont il était un des dirigeants. Cette asbl a publié fin 1998 début 1999 une série de tracts contre le centre d’asile d’Ostende.

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Nation

Logo Nation

Historique

Nation est un groupe « nationaliste révolutionnaire », « identitaire » et « solidariste » fondé en 1999 par des dissidents du « Front National » et du « Front Nouveau de Belgique ». L’un de ses fondateurs, et président actuel, Hervé Van Laethem dirigeait auparavant le groupuscule néonazi « l’Assaut ». Ce groupuscule était issu de la section francophone du VMO (Vlaams Militanten Orde), une milice paramilitaire néonazi violente. À cette époque Van Laethem n’hésitait ni à se rendre sur la tombe du dirigeant nazi Rudolf Hess, ni à rendre visite à Léon Degrelle. Il faut dire qu’il a été formé idéologiquement dans les années 1980, alors adolescent, au sein de l’EPE, l’Europese partij-Parti européen, un groupuscule bruxellois allié francophone du VMO vouant un culte au dictateur allemand Adolf Hitler et au général de la SS wallonne Léon Degrelle.

Son président précédent était Jean-Pierre Demol, ancien dirigeant-fondateur du Mouvement social nationaliste (MSN), un groupuscule néorexiste bruxellois qui participa à la création du Front national belge de Daniel Féret.
Composition

Depuis sa création Nation attire dans ses rangs tout ce que la Belgique francophone compte de néonazis. Des liens étroits sont entretenus entre certains de ses militants et des groupuscules comme Blood & Honour, les Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires et Troisième Voie de Serge Ayoub (ces 2 dernières aujourd’hui dissoutes après le meurtre en 2013 de Clément Méric, militant antifasciste, par Esteban Morillo, militant de Troisième Voie, soutenu entre autre par Nation).

Peu de ces jeunes néonazis restent longtemps dans les rangs de Nation. Soit, sans doute déçus du concept de parti politique, ils disparaissent, soit ils rallient ces groupes plus souterrains qui permettent à leur haine et à leur violence de s’exprimer sans censure, tout en gardant des contacts avec Nation.

De plus, Nation essaye de garder une bonne image et fait régulièrement le ménage dans ses rangs : on a vu ainsi disparaître nombre de ses militants arborant des tatouages de croix gammées, de la rune d’Odal pattée (symbole sous le IIIe Reich des Jeunesses hitlériennes), t-shirt NSDAP (Parti national-socialiste), croix celtiques,… dont il était impossible pour les dirigeants de contenir les saluts nazis lors de manifestions. Il y a quelques années, Nation devait avant chaque manifestation publique rappeler ses consignes sur son site : l’obligation d’un « code vestimentaire » et un « code de comportement » (qui l’un comme l’autre étaient plus portés sur des interdictions afin de contrer l’image néonazie de ses militants).

Consignes discipline et tenues

Ce qui n’empêche pas la présence, encore maintenant, de militant aux sympathies pour le régime nazi gravées dans la peau (spécial poke à Jonathan).

Nation fonctionne de manière pyramidale, avec des dirigeants (« cadres ») ayant une forte volonté de contrôle. Il existe des sections locales dans certaines villes, et un noyau de jeunes.

Alliés et partenaires

  • Coordination patrotique

En vue des élections communales de 2018, une alliance a été faites avec d’autres partis : la coordination patriotique. Face au Parti Populaire, cette coordination est un essai de rassembler les groupuscules afin d’additionner leurs voix. En font partie à l’heure actuelle : Nation – Chez Nous (fusion entre le Parti des Pensionnés et Agir Ensemble) – La N-SA (Nieuw-Solidaristisch Alternatief (Nouvelle Alternative Solidariste)) – La NWA (Nouvelle Wallonie Alternative).

  • Catholique intégriste

Nation, dès ses débuts et notamment par Hervé Van Laethem, est proche des mouvements ultra catholiques. Il participe aux rassemblements pro vie et invite régulièrement des figures telles qu’Alain Escada, président de Civitas (nationaliste catholique, traditionaliste catholique,… aux positions homophobes, transphobes et anti-avortement, opposé à la théorie du genre, anti-islam,… ) et anciennement collaborateur à Père Ubu, Rivarol,… Un proche de J-M Lepen.
Nation a été proche d’Arnaud Palmaers, un responsable de la mouvance nationale-catholique (un “fou de dieu” chrétien qui se croit revenu au temps des croisades – image à la mode dans l’extrême droite – ).

  • Aube Dorée

Nation se compare et revendique régulièrement du parti grec Aube Dorée (parti qui utilise allègrement des symboliques néonazis (saluts fascistes, croix gammées légèrement modifiées,… ), tient des discours pour le moins haineux sur le sort à réserver selon eux aux immigrés et aux gauchistes (comme cette déclaration d’un de leur candidat : « Nous sommes prêts à ouvrir les fours (…), nous en ferons des savons pour laver les voitures et les trottoirs (…), on fabriquera des abat jour avec leur peau »), les membres de ce parti son égalent responsables de nombreuses attaques violentes contre les immigrés et les antifascistes). Suite au meurtre de l’antifasciste Pavlos Fyssas en 2013, 68 cadres d’Aube dorée et tout leur groupe parlementaire se sont retrouvés en prison.

  • APF

Nation est membre de l’APF (mouvement politique rassemblant divers mouvements et partis d’extrême droite européens). L’APF avait jusqu’à il y a peu un local dans le quartier européen de Bruxelles. Local que Nation utilisait.

  • Anti antifa

Bien que prenant politiquement ses distances avec le Front National français, Nation essaye également, à sa manière, de faire attention à son image et d’entamer un dédiabolisation de celle-ci, ce qui ne l’empêche pas, par d’autres biais et de façon non publique, de favoriser et supporter chez ses militants le développement d’une culture fasciste, raciste et de violence urbaine.
Cela se fait notamment par la promotion de groupes musicaux (dont un émanant d’anciens néonazis issus de la section jeunes : “Les Éburons”, qui joue occasionnellement dans des concerts clandestins d’organisations radicales), du blog antifaahahah, de pages facebook telle qu’Anti antifa Belgique,.. dont l’objectif est à la fois de canaliser la haine et la violence des militants tant contre les antifascistes que contre les musulmans, mais également de propager leurs images déformées de leurs opposants politiques comme des populations définies “non désirables”.
Activités

Alors qu’il y a quelques années encore Nation participait régulièrement à des manifestations avec l’extrême droite radicale et néofasciste française (Troisième Voie, JNR,… ) il s’est replié sur lui-même suite à la dissolution de ces groupes et se borne actuellement à de rares activités de formations politiques et à des rencontres locales. Chaque « sortie » comme chaque « rencontre » est reprise sur le site du parti, afin de montrer qu’il a une vie en-dehors du site internet et de facebook. Comme « sorties », nous pouvons citer les tractages locaux, mais également l’un ou l’autre rassemblement, toujours en réaction à des actes de solidarité envers les personnes réfugiées, migrantes, sans-papier.

Depuis la fermeture du local de l’APF, Nation a ouvert son propre local à Charleroi.

Conclusion

Nation, un groupuscule fasciste donc, aux thèses des plus classiques et dont « tout l’art consiste à se dire anticapitaliste sans s’attaquer sérieusement au capitalisme. Il s’emploie d’abord à transmuer l’anticapitalisme des masses en nationalisme. ». (Fascisme et grand capital, Daniel Guérin).
Nationalisme, défense du capitalisme national, virilisme et racisme, voilà les ingrédients de Nation. N’oublions pas d’y rajouter un brin de conspirationnisme, une touche d’anti syndicalisme primaire, une parole climato sceptique,… pour colorer le tableau !

Bien que ce parti reste très minoritaire, ces dernières années, nous remarquons que des petits noyaux militants de Nation se créent dans plusieurs villes. Ne regroupant qu’une poignées de personnes, ils se bornent habituellement à des opérations de communication pour alimenter leur site, essayer de passer dans les médias et attirer des sympathisants via les réseaux sociaux en vue des élections. Ce qui ne les empêche pas, à certaines occasions (manifestations de plus grande ampleur) d’adopter une attitude plus agressive, voire de jouer du poing.
En plus de ces actions one shot publicitaires, des distributions de tracts et dans une moindre mesure des campagnes d’affichages se font régulièrement en préparation des périodes électorales.

À Liège particulièrement, Nation a toujours eu bien du mal à s’implanter, mais il semblerait qu’un nouveau noyau essaye de s’y reformer, comme à chaque approche d’élections, se bornant jusqu’à présent à du tractage toutes-boîtes.

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NWA – Nouvelle Wallonie Alternative

Logo NWA

À la suite de l’interdiction par Marine Le Pen de l’utilisation des sigle et logo du FN par le FN belge, celui-ci a implosé. Certains de ses « cadres » ont essayé de rejoindre le Parti Populaire. Celui-ci a empêché ces tentatives et, début 2012, les derniers « cadres » du FN « réunifié » de Charles Pire se sont rassemblés au sein du parti NWA (Nouvelle Wallonie Alternative) dans l’objectif de récupérer les électeurs du FN (deux autres partis étaient apparus à cette époque sur les cendres du FN : le Front wallon et Démocratie Nationale).
Philippe Duquenne, ancien vice-président du FN réunifié, dirige alors la NWA.

Silence sur radio-facebook depuis début 2015, comme prévu ce parti est mort né (0,5 % aux précédentes élections communales)… jusqu’à ce que l’on en entende de nouveau parler début 2018 (année des… élections communales) par l’annonce de son affiliation à la « Coordination patriotique ».

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Parti Populaire

Historique

Le parti est né en 2009 au début de la crise économique mais également de la crise politique belge. Il se crée à l’initiative de Rudy Aernoudt (pour l’axe libéral) et Mischaël Modrikamen (pour l’axe conservateur). À cette époque le parti se proclamait de la « droite décomplexée ». Suite aux élections anticipées de 2010, le Parti Populaire fait un élu à la chambre des représentants et un score 1,69% sur l’ensemble du territoire. Cet élu n’est pas un inconnu puisqu’il s’agit de Laurent Louis, issu initialement du Mouvement Réformateur, qui se retrouvera le seul élu pour le Parti Populaire avec 505 voix de préférence.
Dans un premier temps, le Parti Populaire est qualifié par les politologues et autres éditorialistes comme de « droite extrême ». Ce qui ne veut rien dire au demeurant. C’est suite aux élections de 2010 que le parti va acquérir de plus en plus des attributs des partis d’extrême-droite. Ce qui est déjà dénoncé par un politicien de droite dès 2010. (1)
Alors que cela sentait déjà mauvais, les élections vont accélérer l’extrême-droitisation du parti qui va en acquérir certains attributs.

En voici plusieurs qui vont marquer le parti de 2010/11 jusqu’à aujourd’hui :
1) Présence d’un leader maximo qui reste le président de son propre parti avec des affidés autour. (2)
2) Départs et exclusions incessantes (3) des cadres du parti suite à des conflits avec Modrikamen. Ces faits se suivent très souvent d’accusations de déloyauté d’une part (4) et d’accusation de fascisme (5) d’autre part.
3) La présence d’anciens membres du Front National Belge ou d’autres officines d’extrême droite en son sein (6), les nombreux appels envers les frontistes belges et français. Ou encore envers la NVA et d’autres dirigeants d’extrême-droite (Nigel Farage, Geert Wilders, etc).
4) L’organisation d’événements avec des groupes et personnes reconnues d’extrême-droite ainsi qu’avec des néonazis, comme lors du rassemblement Vigies à Liège ou la manifestation contre « Le fascisme vert » par exemple.
5) Une officine de “presse” et des déclarations victimaires, conspirationnistes, racistes, islamophobes, anti-migrantes et poujadistes (7). À cette occasion une étude des sources médiatiques du journal numérique “Le Peuple” sera éclairante.
6) Multiplication des affaires judiciaires.

Mais revenons à Laurent Louis, le premier élu fédéral pour le Parti Populaire, qui est un des éléments déclencheurs de sa transformation. Il se fait connaître en tant que cheval fou, multipliant postures et propositions poujadistes. On peut citer le permis pour être parent, le permis à point pour la nationalité belge ou encore la légitimation de la peine de mort, … Mais c’est une déclaration en 2010 sur les Roms qui devient la goutte d’eau de trop pour Rudy Aernoudt. En effet, les deux co-présidents ne sont pas d’accord sur les propos racistes de Laurent Louis : « Il est évident que les Roms doivent voler ou faire des trafics pour subsister ». Aernoudt exige des excuses publiques tandis que Modrikamen parle de « déloyauté » d’une telle exigence, soutient Laurent Louis et provoque le limogeage de Aernoudt dans une procédure irrégulière selon ce dernier. Le Parti Populaire se trouve avec un seul président : Modrikamen. Cette pratique de l’exclusion unilatérale et dans des procédures irrégulières selon les statuts du parti deviendra une norme fonctionnelle pour ceux tombés en disgrâce aux yeux de Modrikamen.

Dès 2011, le tournant raciste est assumé : le Parti Populaire tente un rapprochement, raté, avec le Front National de Lepen (8) profitant du fait des querelles internes et de la décomposition de FN Belge dans sa version Feret ou Pire.

C’est encore en 2011 que s’organise à Liège le rassemblement « Vigies ». Sous couvert d’un « apolitisme » et d’une « démarche citoyenne », c’était l’extrême-droite qui avançait cachée. En effet la presque totalité des dirigeants étaient des membres du Parti Populaire ou d’anciens membres comme le leader Dany Simal qui venait de quitter peu de temps auparavant le Parti Populaire suite à des conflits avec Modrikamen.
Ce groupe avait décidé de surfer sur la mort de Jordy, un jeune braqueur assassiné d’une balle dans le dos par le bijoutier lors de sa fuite, mais surtout en réaction de la volonté des proches et amis de Jordy de faire une marche de commémoration.
Reprenant le bon vieux discours sécuritaire, quelques poncifs popularisés par Sarkozy qui sont aujourd’hui repris en coeur par l’extrême-droite, “Vigies” voulait organiser une manifestation de “l’indignation et contre la racaille”.
Si la manifestation est interdite par la ville suite à un avis négatif de la police pour risque de violence, un rassemblement fut autorisé devant l’hôtel de ville. Un contre-rassemblement antifasciste s’organisait déjà…

C’est maintenant qu’entre en jeu Arnaud Palmaers que l’on peut voir sur la photo. C’est ce national-catholique, membre de Vigies mais aussi cadre politique local pour le Parti Populaire à Liège, qui avait contacté différents responsables des partis d’extrême-droite de l’époque (FNB et autres appendices, Nation, …) mais aussi des hooligans néonazis, notamment venus des cantons germanophones. Le rassemblement se termina en slogans d’extrême-droite et en saluts nazis à l’encontre du contre-rassemblement pour en découdre. Ceux-ci n’ont pas donné suite et nombre de personnes venues en soutien à l’appel de Vigies sont reparties, ayant compris auprès de qui elles s’étaient rassemblées.

Toujours 2011, le Parti Populaire annonce qu’il rachète « Le Peuple », vieux journal d’obédience socialiste, et en fait son officine de propagande sous la direction, dans un premier temps, de Joël Rubenfield (9).

En 2012 le Parti Populaire organise une manifestation contre le « fascisme vert ». S’ils sont peu nombreux, ils sont rejoints par les membres du parti Nation. Au même moment une autre manif s’organisait à l’appel d’associations de jeunes syndicalistes. Intitulée “Contre tous les fascismes”, cette manifestation refusait l’instrumentalisation politicienne du Parti Populaire et de Nation sur les questions sécuritaires. Et surtout d’une réappropriation cynique de l’utilisation de la lutte antifasciste par les extrêmes-droites.
La manifestation “Contre tous les fascismes” finit rapidement par être très violemment arrêtée par la police (plusieurs blessés), s’en suivit de nombreuses humiliations durant et après l’incarcération des manifestants. (10)

Le reste de l’histoire du parti ne sera plus qu’une suite de buzzs médiatiques sans succès politiques.

En 2013 éclate l’affaire « Trullemans ». Ce météorologue et coqueluche télévisuelle de RTL est au milieu d’une controverse suite à des propos islamophobes tenus sur facebook. C’est une aubaine pour le Parti Populaire. En effet Modrikamen saute opportunément sur l’occasion pour, d’une part, relancer le Parti Populaire qui battait de l’aile suite aux critiques reçues sur ses positionnements pro-frontistes, et d’autre part, redorer son blason d’avocat « populaire ». Il défendra Trullemans contre la procédure disciplinaire lancée par l’Institut Royal Météorologique à l’encontre de Trullemans.
Dans un double mouvement Modrikamen réussit à mettre Trullemans dans le giron du Parti Populaire.
Il s’agissait de créer une saga autour du Parti Populaire/Trullemans tout en ménageant l’électorat sur les dernières controverses. Pour assumer ce rapprochement, Trullemans déclara dans La libre en novembre 2013 « Depuis qu’il me côtoie, il (NDLR : Modrikamen) est devenu moins radical, il a abandonné ses idées d’extrême-droites ».
Après quelques atermoiements, Trullemans se présentera en tant que tête de liste du Parti Populaire pour les élections européennes de 2014, sans se faire élire. Il quitte le parti en 2016.

En 2015 c’est au tour d’André-Pierre Puget, seul élu du Parti Populaire au Parlement wallon, de se faire évincer. Il ne suivrait pas la ligne d’une politique dure en ce qui concerne l’immigration et la politique anti-islam selon le journal Le Peuple qui conclut par : « André-Pierre Puget ne partage pas ces priorités et la direction du parti (NDLR : Comprenez Modrikamen) acte, avec regret, un désaccord majeur sur cette stratégie avec lui. Le PP l’a dès lors invité à en tirer toutes les conclusions. » Ce qui provoque encore un énième départ.
C’est dans le cadre de cette stratégie qu’est publiée le premier février 2016 une vidéo de Modrikamen intitulée de manière pédante : « Belgique, l’heure du choix, le discours vérité de M Modrikamen ». Poujadisme, mensonges, racisme, rien n’y échappe dans cette vidéo. À tel point que le Centre Interfédéral pour l’Égalité des Chances attaque judiciairement Modrikamen.

Il aura fallu attendre 2016 (!) que des « experts » condamnent publiquement et politiquement le Parti Populaire comme étant d’extrême-droite. Pourtant cette vidéo n’était qu’un des maillons d’une longue suite de propos, d’actes fascistes dans la récente histoire de ce parti. Malgré cette qualification qui fait depuis lors consensus, il est notable de remarquer que le Parti Populaire a toujours accès à des interventions, des relayages médiatiques dans la presse dominante. C’est important à signaler pour montrer le déclin des résistances à l’encontre des partis d’extrême-droite là où en 2004 et en 2010 la RTBF avait refusé de les présenter au nom d’un « cordon sanitaire médiatique ».

Depuis 2017, le Parti Populaire est dans la tourmente. Plusieurs articles de presse parlent de changement de nom, de possible arrêt du parti vu les résultats électoraux (11) et le gouffre financier qu’il représente, ou encore d’une possible nouvelle scission interne de membres au profit de Nation. Ce dernier qui, de son côté, espère profiter la situation et multiplie sur son site des articles attaquant le Parti Populaire tout en appelant ses membres à les rejoindre.
On peut encore citer plusieurs procédures judiciaires et perquisitions qui seront également lancée à l’encontre de Modrikamen et du Parti Populaire pour “faux, usage de faux, blanchiment et détournement d’argent”.
Malgré ses déboires, le Parti Populaire est le seul parti officiellement (12) considéré comme étant d’extrême-droite ayant un élu au fédéral et plusieurs élus communaux. Alors que le Parti Populaire n’avait eu que trois élus lors des élections communales précédentes, il déclare en espérer 75 pour celles de 2018

Alors que les élections d’octobre 2018 seront bientôt là, le Parti Populaire a déjà annoncé sa présence dans au moins 50 communes, dont Liège.

1 : « Richard Miller député et membre fondateur du MR est d’avis que le parti populaire (PP) de Mischaël Modrikamen « a les deux pieds sur la ligne qui sépare les partis démocratiques de l’extrême-droite » ». Article de la RTBF du 08 février 2010

2 : On citera à cet effet l’ancienne cadre et responsable des jeunes pour le Parti Populaire Nathalie Noiret : « Il est temps que cette comédie dramatique se termine » (…) Mischaël Modrikamen « autoproclamé seul président du parti populaire et sa garde rapprochée n’ont aucune légitimité… » Article de La Libre du 27 aout 2010. Ou dans un article du Vif du 13 juillet 2013 où un ancien du PP témoigne de ceci : « Il a fait le vide autour de lui. Il est entouré de gens à sa botte et il n’y a plus personne pour le contredire ».

3 : On ne pourrait pas tous les citer mais en voici quelques-uns qui étaient des cadres importants du PP qui sont partis ou ont été exclus suite à des conflits avec Modrikamen : Aldo-Michel Mungo, Rudy Aernoudt, André-Pierre Puget, Laurent Louis, Bernard Leys, Jean-Pierre Larose, Philippe Chansay Wilmotte, Chemsi Cheref Khan, Nathalie Noiret, Jérome Munier, Luc Trullemans, Arnaud Palmaers etc…

4 : « Sur les ondes de BEL-RTL mardi, il (Modrikamen) a également déploré son Rudy Aernoudt « manque de loyauté » » Article de l’Écho du 24 aout 2010.

5 : On peut citer Jérome Munier (ancien président des jeunes PP qui est ensuite retourné chez les jeunes MR) qui déclara en 2011 lors de sa démission : « Le changement de vision institutionnelle et les dérives racistes du Parti Populaire sont indéfendables… » Article de la RTBF du 27 janvier 2011
Ou encore, c’est en ce sens que Aldo Mungo (ex-PP) déclarera : « Le Peuple est devenu la quasi-réplique du quotidien « Le Pays Réel » édité dans les années 30 par Léon Degrelle. Même ton, mêmes mensonges, mêmes affirmations de trahison des élites (NDLR : Ce qui assez drôle pour un parti composé essentiellement de personnes puissantes et aisées), jamais aucune solution ou proposition concrète mais toujours dans l’invective pour fustiger aujourd’hui la mondialisation et les élites, hier le complot judéo-maçonnique, en attendant demain un nouveau coupable ». Or pour le PP ce nouveau coupable ce sont les migrants, les musulmans, les élites PS-MR etc.

6 : On peut citer Luc Eykerman qui était, jusqu’à son décès, le responsable de divers arrondissements locaux de Bruxelles pour le PP mais aussi un ancien cadre du FN version Féret, puis plus tard membre du FNB (une scission du FN).
Ou encore le baron Emanuele Licari ancien membre du FN, d’autres groupes d’extrême-droite dont Nation

7 : C’est ainsi qu’on a pu lire dans un article du journal Le Peuple de 2016 que « Denis Ducarme est l’extrême-gauche du MR ». Ce qui est particulièrement grotesque.

8 : On pourra lire Modrikamen déclarer en aout 2011 : « Le PP s’inscrit dans une mouvance européenne plus vaste, composée d’une série de partis de rupture au Danemark Le Parti Populaire Danois, parti nationaliste, en Suisse l’UDC, parti d’extrême-droite suisse, aux Pays-Bas le PVV, parti d’extrême-droite mais aussi le FN français de Marine Lepen »

9 : Lobbyiste pour des institutions politiques juives, l’amitié belgo-israélienne, contre l’antisémitisme et co-fondateur d’un think tank libéral.

10 : Par exemple plusieurs personnes furent relâchées par des flics en pleine nuit dans des endroits isolés et fort éloignés du centre de Bruxelles. On peut lire un communiqué de presse des contre-manifestants ici

11 : « Le principal obstacle à l’essor du PP pourrait être la droitisation du paysage politique. Le fait que la majorité fédérale soit dominée par les libéraux, après vingt-cinq ans de coalitions à participation socialiste, restreint l’espace d’expression pour une formation de droite dure. Pour preuve : à la Chambre, Aldo Carcaci, l’un des deux parlementaires PP élus de justesse en mai dernier s’abstient régulièrement, et quand il critique le gouvernement Michel, c’est le plus souvent pour regretter que celui-ci ne va “pas assez loin”. » Article du Vif de 2016

12 : Généralement la presse et autres experts distinguent les partis extrémistes des partis dits « démocratiques ». Cette distinction n’a pas beaucoup de sens à nos yeux, on préféra parler de di

scours, d’actes, législations ou points de programmes électoraux de partis d’extrême droite. Malgré cela le Parti Populaire reste le seul parti représenté au niveau francophone reconnu officiellement comme étant d’extrême-droite.

Pour aller plus loin sur le Parti Populaire, voici d’autres articles (ici et ) à ce sujet. Pour autant nous ne partageons pas la totalité des thèses avancées dans ces différents articles, ils sont donc mis à titre d’informations complémentaires.

Structure interne

Quelques traits distinctifs :

  • C’est un parti de cadres, il n’y a pas ou peu de groupes et militants locaux.

L’ensemble de la communication, des présentations se font sur base des responsables politiques internes et des quelques rares élus.
Comme il est le seul parti visible à occuper la place à droite du MR, il peut compter sur l’ancien électorat du Front National belge pour faire ses voix et construire ses listes. (1)
Généralement les personnes présentes sur une liste du Parti Populaire ne s’y retrouveront plus aux élections suivantes et ne sont généralement pas des militants actifs.

  • Parti très hiérarchisé et centralisé. L’ensemble du parti est dirigé par le Bureau Politique.

Il est assez intéressant de regarder sa composition : 10 hommes pour une femme (qui est la femme du Président). Pas une seule personne racisée. Pas une seule personne « jeune. »

Le parti étant de nature cadriste, c’est le Bureau Politique qui est l’instance dirigeante du parti. Lorsqu’on examine « les responsables locaux », on perçoit directement un décalage entre le Bureau Politique et ceux-ci. La tête du parti (hommes publics issus des strates dominantes, aisées et qui sont généralement liés au monde mondain, des affaires ou politique) est très active pour le Parti Populaire tandis que les militants locaux, qui sont des quidams ne communiquant que peu sur le Parti Populaire, restent largement passifs. Les membres adhérents ont l’air d’être rapidement estampillés comme responsables locaux d’une commune bien qu’il n’y ait pas de groupe effectif réel.
Ces “groupes locaux” servent essentiellement de vitrine pour le Parti Populaire qui peut, dès lors, annoncer sa présence dans de nombreuses communes et se donner l’allure d’un parti large géographiquement.

  • Méthode communicationnelle :

basée sur le buzz médiatique, quelques thèmes incessamment répétés alternant des tons soit victimaires soit alarmistes et traités de manière particulièrement simpliste, manichéenne.

Le Bureau Politique est donc composé du gourou en chef Modrikamen et de dix sbires :

  • Modrikamen :

Président du Parti Populaire et avocat. Il est également vice-président de l’ADDE, groupe de droite conservatrice et eurosceptique. Il s’est fait connaître en tant qu’avocat dans l’affaire Fortis.

Il est connu pour des déclarations controversées qui se sont durcies au long des années. Dès 2011, puis de manière réitérée, il soutient ouvertement Marine Lepen dans les médias. C’est également à cette période qu’il va vouloir se rapprocher de la NVA en multipliant déclarations favorables à la NVA et en défendant des thèses, en particulier le confédéralisme, qui leur sont chères.

Il lie son parti aux partis fascistes, poujadistes et nationalistes qui sont en pleine recrudescence en Europe.
Très proche des intérêts politiques d’Israël, il fut invité à l’occasion de la conférence en novembre 2015 de la « Jerusalem Leader summit » organisée par « The Heritage Foundation » (2). Dans sa présentation, il ne tarit pas d’éloge sur la gestion de la sécurité et de la politique intérieure, les questions de migrations en Israël. Toute sa présentation est un condensé de discours poujadiste, xénophobe et anti-musulman mentionnant des chiffres aberrants, bref un discours typique d’extrême-droite. Un exemple ? Modrikamen, en ce qui concerne les migrations, déclarera : « des millions de personnes viennent collectivement d’une façon organisée et traversent intentionnellement la frontière en constante violation des lois, ceci s’appelle une invasion ».

En 2016, suite à une vidéo du Parti Populaire, celui-ci est déclaré comme étant d’extrême droite par le CRISP (Centre de recherche et d’informations socio-politique) et par le blog Resistance.be

Il a subi également à plusieurs reprises des enquêtes judiciaires pour ses propos tenus et des histoires de malversations financières.

  • Bruno Berrendorf :

Vice-Président du PP, élu communal à Verviers et en charge pour le parti de Liège et ses environs.

Il s’est fait connaître pour deux faits particuliers : d’après une information du site « cumuléo » Berrendorf cumule 7 mandats rémunérés dont 5 dans des intercommunales. Il siège dans une dizaine d’associations et intercommunales, ce qui est assez singulier pour un parti qui est « favorable » à la disparition des intercommunales, la rémunération dans celles-ci ou encore « favorable » au décumul… Ce que n’a pas manqué d’épingler la presse : « dans un communiqué de presse (…) Modrikamen explique que les deux conseillers en question (Bruno Berrendorf et Ruddy Waselinck) n’occupent que trois mandats rémunérés. C’est étonnant, car les déclarations fournies par les deux hommes à la Cour des comptes indiquent que Berrendorf dispose de 7 mandats rémunérés et Waselinck de 8. Mischaël Modrikament adopte sans doute ici le principe de la vérité alternative chère à Donald Trump » pouvait-on lire dans La Libre du mercredi 25 janvier 2017.

Le second c’est suite à un procès à son encontre pour « Fausse information concernant l’existence d’un attentat ». En effet, Berrendorf avait pénétré illégalement de nuit dans un commissariat afin de « prévenir du danger de l’islamisme ». Puis il se mit devant une pompe à essence pour des photos afin de « prévenir du danger de l’islamisme ». Prochainement devant un MacDo ou au Salon de l’auto ?
On retrouve donc bien le caractère du buzz qui est recherché dans leur communication. D’ailleurs toute la défense judiciaire de Burrendorf se base pour qualifier cette fausse alerte comme un délit de presse. Ce qui lui permettrait d’une part une couverture médiatique plus large et d’autre part un jury populaire. Le procès, semblerait-il, est toujours en cours.

Friand de déclarations poujadistes et de chiffres faux, il s’est fait tacler par le professeur de l’ULiège et spécialiste des migrations Bruno Gemenne (vidéo).

  • Aldo Carcaci :

Seul élu parlementaire pour la Chambre des représentants pour le Parti Populaire. C’est un ancien du Parti Socialiste et d’associations liées au Parti Socialiste. Il vient du monde des affaires (ex-directeur commercial d’une entreprise dans les nouvelles communications et technologies, ancien CEO d’une entreprise dans les technologies basée en Côte d’Ivoire, repreneur de différents clubs de foot). Bref un bourgeois.
Dans un article intitulé « Parti Populaire, parti fantôme ? » du Vif daté du 7 mars 2015, Carcaci se fait épingler pour son absentéisme et son manque d’intervention au Parlement.

Dans une autre interview sur RTL datant du 17 avril 2015 il prit la défense de son attaché parlementaire, André Antoine autre membre du Bureau Politique, qui fut connu pour des propos racistes à l’encontre d’Ahmed Laaouj (parlementaire PS).
Il est conférencier à des événements organisés par l’UKIP de Nigel Farage dans lesquels il décrit les « immigrés musulmans comme un « cheval de Troie ». Ces textes sont traduits et diffusés dans la faschosphère francophone. Carcaci tient régulièrement des propos anti-musulmans et anti-migrants.
Pourtant loin de la simple retransmission de ses propos dans les fachosphère, il donne également des interviews à différents médias qui en sont issus. On peut citer entre-autre une interview donnée à Euroliberté (média de « réinformation » d’extrême-droite) dont le « journaliste » n’est rien d’autre que Lionel Baland de Pegida Liège, un proche de « Chez nous », groupe intégré à la Coordination Patriotique. Mais encore pour des médias conspirationnistes pro-russe comme « RT » ou « SputnikNews ».

Il s’est fait surtout connaître pour une rencontre avec le dictateur Bashar el-Assard en Syrie. Cette rencontre fut organisée par le Vlaams Belang et en présence de plusieurs parlementaires du Belang.

Bref, un faciste qui fricotte avec toute une bande d’autres connards fascistes autoritaires.

  • Didier Geerts :

Responsable pour le brabant wallon.

  • Thibaut De Coster :

Responsable de la province du Hainaut. Il est le dirigeant d’un clip de Krav Maga.

  • Jean-François Thiry :

Responsable de la province du Luxembourg.

  • Alain Capiaux :

Responsable de la province du Namur.

  • Ruddy Waselynck :

Conseiller communal.

  • André Antoine

Attaché parlementaire de Carcaci.

Il s’est fait épingler par la presse pour ses propos racistes à d’Ahmed Laaouej : « Je ne comprends pas comment on peut abandonner son pays aux mains des personnes d’origine étrangère, elles doivent rester à leur niveau ».
Il est également connu comme le meneur d’une fronde interne au PP, avec le président des jeunes Jérome Munier, organisé en un « Think Tank » qui voudrait se rapprocher du parti Nation selon un article de « La Libre » daté du 25 aout 2017.

  • Yasmine Dehaene

Secrétaire générale et avocate dans le cabinet de Modrikamen. Elle a été tête de liste pour le Parti Populaire à Bruxelles. Elle est l’épouse de Modrikamen.
Elle fut connue, ainsi que Modrikamen, dans une affaire de détournement des fonds européens. Ces fonds devaient servir à l’organisation du groupe européen ADDEmais aurait servi aux partis dans le cadre de la politique nationale. Plus de 507 000 euros détournés déclare le journal « Le point » dans un article du 27novembre 2016 dont 59 000 euro de « dépenses indues » pour le Parti Populaire selon le bureau d’audit Ernst & Yougn. Mais le bureau d’audit va plus loin, dans un article de « 7 sur 7 » du 24 novembre 2016 il dénonce également un conflit d’intérêt entre une entreprise privée gérée par Modrikamen-Dehaene et des intérêts politiques avec l’argent issu des subsides européens. En effet un contrat a été passé en tant que dépense du groupe européen entre l’ADDE (dont Modrikamen et Dehaene ont des postes de responsables) et la société Freedom Media Group (FMG), une agence de communication fondée par Modrikamen dont Yasmine Dehaene fut administratrice.

Elle fut également invitée, en tant que cadre de l’ADDE, en décembre 2016 au « Jerusalem Leaders summit » organisée par « The Heritage Foundation » où elle parle encore de l’immigration, se félicite du Brexit, de l’élection de Trump et de la vague « conservatrice » en cours au niveau mondial.

  • Willem Toutenhoofd

Trésorier

(1) Comme ce fut le cas à Liège, lors des élections communales de 2012 où la tête de liste pour le Parti Populaire, Henri Vanderougstraete, était un ancien du Front National Belge. Lors d’un débat électoral, il avait proposé d’« envoyer des chars d’assaut dans les quartiers où la situation l’exige (Droixhe, Bressoux…) ». Source : http://lepoiscaille.be/le-debat-cet-exercice-decredibilisant/

(2) C’est un important think thank et lobby très conservateur américain qui a une importance majeure sur la politique américaine. Elle se spécialise sur la politique intérieure et extérieure, développe des pressions pro-guerres tout en favorisant la course à l’armement. Elle est liée essentiellement au milieu évangéliste et intégriste chrétien américain, du Parti Républicain et de la Tea Party.

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