Une nouvelle ASBL a vu le jour à Liège, « Liège Calling », se donnant officiellement l’objectif « de diffuser, promouvoir et produire la scène indépendante musicale internationale en Wallonie et en Belgique ».
Des concerts ont déjà eu lieu, d’autres sont à venir. Principalement au « Garage » et à « La Légia ».
Nous en entendions parler, plusieurs personnes nous avaient alerté.e.s et nous avons reçu un dossier.
Édit du 22 octobre 2018 :
Suite à la publication de ce dossier, nous avons reçu plusieurs mails.
Nous passerons sur les menaces venant de Jacques Guy Martin.
Par contre nous saluons les groupes qui ont annulé après avoir eu vent de cet article et souhaitons courage aux personnes et autres groupes antifas qui nous ont fait savoir avoir reçu des menaces (de mort et autres) de la part de Jacques Guy Martin.
Nous en profitons aussi pour faire des rajouts à ce dossier, avec des éléments nouveaux qui nous ont été envoyés.
Nous sommes toujours ouvert.e.s à avoir des retour tant sur vos contacts avec les salles organisatrices que sur vos expériences si vous avez été aux concerts.
Comme déjà aparavant, nous publions ces informations mais ne nous donnons pas le rôle d’intervenir auprès des salles. Nous pensons que c’est à elles de se positionner, au vu des informations en leur possession.
Nous ne faisons pas ici le procès des salles de concert. Elles ne peuvent être au courant de l’historique de tous les groupes qui sont programmés, comme elles ne peuvent connaître toutes les personnes et collectifs qui organisent des concerts chez elles.
Si vous pensez que les informations que nous avons reçues et avons décidé de publier valent la peine de leur être communiquées, emparez-vous en !
Nous fréquentons des lieux de fête, vous aussi !
Ne soyons pas de simples consommateurs/trices de fêtes, faisons savoir aux salles que nous refusons que l’extrême droite puisse organiser et/ou se retrouver dans des soirées de salles que nous fréquentons, au risque de ne plus les fréquenter. Et n’oublions pas d’être solidaires avec les petites salles privées qui prendraient des décisions qui pourraient leur être préjudiciables et mettre leur survie financière en danger.
La veille antifasciste est l’affaire de tou.te.s !
Voici donc le dossier reçu :
(nous l’avons anonymisé et avons rajouté des liens ainsi que quelques précisions)
Trois personnes font partie du Conseil d’Administration de l’ASBL :
– Éric Di Fabrizio, sur lequel nous n’avons pas d’information (si vous en avez vous pouvez nous les envoyer)
– Geoffrey Haenen, un facho
– Jacques Guy Martin, autoproclamé ancien facho.
Geoffrey Haenen
Geoffrey est un skinhead dont les goûts musicaux comme les amitiés ne laissent planer aucun doute quant à ses positionnements politiques : c’est un bonehead (skinhead d’extrême droite).
Il partage quantité de vidéos RAC (Rock Against Communism) et autres groupes revendiqués néonazis, de documentaires sur par exemple la vie de Léon Degrelle, et fait la fête avec le fleuron de la mouvance néonazie liégeoise.
Nouvelle Croisade, Störkraft, Coeur Noir, Brigade M, Les Vilains, Evil Skins, Arianrhod, Goldofaf, Fraction Brune, Légitime Violence, Unité Blanche,… sont quelques exemples de ses partages musicaux.
Geoffrey est un proche de Jacques Guy Martin. Monter un tel projet ensemble demande de bien se connaître et d’être sur la même longueur d’onde.
Les voici ensemble, Geoffrey arborant son t-shirt “Patriote Belgique”.
Et avec Vincent Levêque dans son t-shirt “Skinhead White Power”, néonazi liégeois de vielle date, avec lequel Jacques Guy Martin affirme pourtant avoir coupé les ponts depuis qu’il a changé de bord.
Une petite parenthèse sur Vincent, fan de Degrelle, de Blood & Honour et plein d’amis.
Geoffrey prend aussi ses amis en photo. Ici, Jacques Guy Martin (Président de l’ASBL) avec d’autres, dont John, dit Onkel (à l’arrière plan).
John, qui affiche ouvertement ses sympathies néonazies, tant sur ses t-shirts que sur sa peau :
Skrewdriver est un groupe phare de la scène bonehead (skinheads néonazis), dont Ian Stuart, le fondateur du groupe, est également créateur de Blood & Honour (réseau de promotion de musique néonazie dont le nom est tiré de la devise des Jeunesse hitlériennes : Blut und Ehre) et organisateur de concert “White Power”.
(en savoir plus sur le solidarisme)
Revoilà John bras dessus bras dessous avec Jacques…
Jacques Guy Martin
Jacques Guy Martin, alias Jack Tatoo, est le président de l’ASBL. C’est un ancien bonehead qui prétend ne plus l’être et qui s’attaque régulièrement aux anarchistes et antifascistes à Liège.
Alors qu’il se prétend antifasciste et anarchiste, il s’est spécialisé dans les attaques contre l’ensemble du milieu antifasciste (qui l’a toujours rejeté), les collectifs anarchistes (dont il n’a jamais pu faire partie), les squats (dont il est banni), les groupes féministes (qu’il appelle évidement « féminazies »), et des structures telles que la JOC ou la Maison de la Laïcité (notons par ailleurs qu’il accusait, sans preuve, le compagnon d’une personne y travaillant d’être fan de Skrewdriver, ce groupe tatoué sur son ami John).
Pendant longtemps il a joué les juges et vengeurs sur de prétendus infiltrés dans les milieux antifascistes et anarchistes dans les quatre coins de la Wallonie, étendant ses pratiques jusqu’en France.
Il joue également à pousser des plus jeunes à prouver leur valeur (viriliste) en allant faire des faits de violences contre des fafs. Seule manière d’être accepté, sans cela le rejet se faisait : bobo, anarchiste de canapé et autres conneries.
Quelques photos pour imager ces propos :
Antiféminisme
Il associe en permanence le féministe à du sexisme, le mettant au même rang que le machisme.
Notons qu’il est vérifié que ce personnage a commis plusieurs agressions, sexuelles ou non, à l’encontre de plusieurs femmes. La notion de consentement lui passe par dessus la tête.
Imagerie
Pour les personnes qui connaissent Jacques, son style graphique est reconnaissable entre tous. Il permet d’ailleurs de reconnaître ses multiples pages sur Facebook (réseau dont il use à outrance, diffusant sa prose tout en se répondant à lui-même avec ses nombreuses pages et profils).
Mais nous ne nous arrêterons que sur une image, assez récente, celle du “Scandale Crew”, un des multiples essais pour rassembler du monde autour d’une thématique (ici une tentative de crew avec quelques jeunes skins à tendance faf). Le logo est fait à partir de la Croix de Bourgogne, celle-là même qui a été reprise par Léon Degrelle, faisant ainsi de cette croix l’équivalent local de la croix gammée.
Soutien à La Souris Déglinguée
La Souris Déglinguée est un vieux groupe de rock de la fin des années 70, qui est toujours resté ambigü et n’a jamais voulu se positionner sur une partie de son public, clairement d’extrême droite.
En 2015, le groupe a joué dans l’arène de Fréjus, concert organisé par la mairie Front National par l’entremise d’une association dirigée par un ancien mercenaire d’extrême droite, connu pour avoir été militant chez les néo-nazis de la FANE et proche du GUD. La billeterie était tenue par une société appartenant au clan Chatillon (Frédéric Chatillon est un ancien Président du GUD, actuellement conseillér de Marine Lepen, proche des néofascistes de la Casa Pound en Italie, s’occupe de la communication de Bachar el-Assad en France via différents sites de “réinformation”, proche de cadres du Hezbollah et du président Aoun – Liban -). La première partie du concert était assurée par In Mémoriam, l’un des principaux et plus connus groupes de rock identitaire français. La Souris Déglinguée n’avait jamais voulu prendre position, voilà qui était chose faite. (plus d’info via l’excellent site de La Horde).
Beaucoup ont depuis pris leurs distances avec ce groupe. Jacques, lui, soutient La Souris Déglinguée, essaye de créer un groupe de soutien liégeois et envisage même d’organiser un concert.
Les fréquentations de Jacques, finalement, rappelent ce que La Souris Déglinguée chantait « peu importe leurs idées, puisqu’il y a l’amitié ».
Ce groupe dont Jacques est fier c’est Evil Skins, un groupe des années 80, dont la formation s’est faite autour de la bande de Serge Ayoub à cette période. Le premier nom du groupe était Zyklon B et la bande formée par ses membres et leurs fans/amis s’appellait la Zyklon Army. La Zyklon Army est vite devenue le Nazi Klan et le groupe a changé de nom pour celui de Evil Skins. Les deux, toujours très proches (le guitariste était le second d’Ayoub dans les Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires) utilisaient la rune d’Odal comme symbole. Si aujourd’hui certains membres d’Evil Skins ont évolué et quitté l’idéologie fasciste, le groupe reste mythique pour les néonazis.
Anti-antifasciste
Il attaque systématiquement les contre rassemblements des antifascistes ainsi que leurs positions. Il a par exemple inondé les réseaux sociaux d’une diatribe contre les antifascistes liégeois lors d’un contre rassemblement lorsque Nation avait prévu de venir faire une action contre « Liège Ville hospitalière » au conseil communal et a également pris position en faveur de la presse accusée par les antifascistes de faire de la publicité pour Nation. Il a alors rédigé des articles pour se distancer des pratiques antifascistes.
Alors qu’il a accepté plusieurs discussions avec les Renseignements Généraux, il accuse les anarchistes, antifascistes et squateurs/euses liégeois.es d’être des indics ou des flics infiltrés, mais aussi des pédophiles, des violeurs, des balances, des collabos, voir même d’être propriétaires des lieux squattés…
Divers
De la même manière qu’il associe le féminisme au machisme, Jacques aime associer le socialisme au fascisme, l’antifascisme au fascisme, écoute et partage de la musique faf,… et, alors qu’il annonçait lancer un parti politque, “Liège Libre”, se définit comme un “identitaire anarchiste” !
Nous avons vu plus haut qu’il continue non seulement de fréquenter des personnes se revendiquant néonazies, mais également qu’il organise des concerts avec au moins l’une d’entre elles.
Nous demandons aux salles de prendre le temps de se poser la question.
Les membres de l’association organisatrice leur semblent-t-ils acceptables ?
Connaissent-elles les groupes invités ?
À quels publics pensent-t-elles avoir affaire ?
Quels sont les risques que des militants d’extrême droite ne se connaissant pas aient des lieux de fête pour se retrouver, faire connaissance, échanger leurs contacts ?
Édit du 22 octobre :
Jacques Guy Martin
Jacques crée régulièrement de nouveaux groupes musicaux.
L’un s’appelle « Hargne ». Celui-ci a été créé avec Régis du Havre*, un ancien membre d’Evil Skins.
Une amitié qui n’est pas nouvelle.
On peut voir sur la photo Jacques et Régis, la légende « United Evil Skins and Fous du Rois in Hargne » faisant référence à un ancien groupe de Jacques « Les Fous du Roi » et au nouveau avec Régis : Hargne.
« Brothers in Hargne » aux couleurs des drapeaux belge et français.
Hargne poste également des visuels et commentaires antiféministes.
Dans les nombreuses publications de Jacques sur Facebook, reprenons également celle-ci : une publication récente d’août 2018 où il se vante d’avoir invité le groupe « œil pour oeil » à Liège. Groupe RAC également, sur la pochette de l’album duquel on peut voir le slogan « Antifa ha ha ha » bien connu et utilisé par les groupes néonazis. On y voit également une femme venant vraisemblablement d’être violée.
*Régis Kerhuel, alias Régis du Havre, « Madskin ».
Ancien du Nazi Klan, de la Zyklon Army, du groupe « Evil Skins » et des JNR, Régis a été jugé et condamné à 20 ans en 2000 pour le meurtre, 10 ans plus tôt, de James Dindoyal, jeune Mauricien de 24 ans, empoisonné par un mélange de bière et de produits toxiques ingurgité de force avant d’être jeté à la mer du haut d’une digue.
À l’époque du meurtre raciste, Régis du Havre milite au JNR (Jeunesses Nationalistes révolutionnaires) aux côtés de Serge Ayoub dont il se disait « le meilleur ami » (celui-ci le lâchera pourtant lors du procès en réduisant à néant son alibi pour se protéger).
Régis est sorti de prison il y a 8 ans. Les faits sont vieux, il pourrait avoir changé…
Sur facebook, il utilise toujours son surnom de bonehead, datant de l’époque Evil Skins et JNR : Régis du Havre. Ses positions n’ont pas changé, comme en témoignent ses récentes publications.
Quelques extraits choisis :
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