La Pologne joue les amnésiques ET conforte ses néonazis

Ce 26 janvier 2018, veille de la journée internationale en mémoire des victimes du génocide nazi, l’État polonais a décidé de voter une loi pour sanctionner (jusqu’à 3 ans de prison) l’usage du terme “Camps de la mort polonais”… La Chambre l’a votée, le Sénat l’a approuvée et le Président la signée.

L’extrême droite utilise tout, des élections aux symboles, pour faire avancer ses projets concrets nauséabonds. Mais il se passe bien quelque-chose en Pologne… Le gouvernement actuel assume de mettre fin au mythe de l’État de droit. Cela signifie que le pouvoir pense qu’il n’a plus besoin de respecter les bases de la démocratie libérale pour se maintenir en place. Les capitalistes n’y voient d’ailleurs aucun inconvénient, au contraire. Par exemple la banque ING Belgique a licencié en masse il y a peu et a délocalisé une partie de ses activités en Pologne.

60000 personnes à la manifestation du 11 novembre 2017

Le problème n’est pas d’hier, mais il se passe bien quelque-chose en Pologne… En novembre dernier, lors d’une manifestation annuelle de l’extrême droite, celle-ci a fait une démonstration de force (plus ou moins 60 000 personnes) avec pour thème “la défense de la civilisation occidentale” et appelant à une “Pologne blanche et pure”. Sans parler des slogans “Nous voulons Dieu”, qui n’ont pas eu l’air de choquer les laïcards (islamophobes) hypocrites soit dit en passant. Ce genre d’événements fait que des fachos partout dans le monde se sentent pousser des ailes. Comme cette autrice le souligne, cela peut rappeler les mobilisations massives que Pegida avait réussi à organiser en Allemagne, jusqu’à être contrée et se casser la gueule. S’il y a toujours un noyau dur de néo-nazis pour faire avancer le projet concret du fascisme, la variable déterminante reste toujours l’acceptation ou non de ce projet par la majorité de la population.

D’où l’importance d’avoir des mouvements alternatifs qui proposent à la population au sens large, et mettent en place, d’autres horizons que l’avenir brun des fachos et du pouvoir qu’ils défendent. C’est le cas en Pologne grâce, entre autres, aux larges mobilisations féministes récentes, mais aussi à son mouvement anarcho-syndicaliste et son mouvement anticapitaliste en général. Celui-ci est malheureusement trop faible, comme dans beaucoup de pays de la région qui paient l’héritage du modèle stalinien. Mais ce ne sont pas les fachos qui ont fait reculer le gouvernement sur ses projets menaçant l’indépendance (déjà toute relative) du pouvoir judiciaire ou sur certaines mesures d’austérité, c’est la population dans sa diversité.

Note : nous vous laissons avec un bonus factuel trouvé sur la toile. Soulignons que si le projet nazi venait bien d’Allemagne, la collaboration était partie prenante du processus de génocide et que celle-ci a été importante en Pologne (comme la résistance, bien entendu). Décider sciemment de nier cette histoire est la meilleure manière d’en reproduire les pires aspects.

ARTICLE REPRIS D’UNE AGENCE DE PRESSE :

Il y a 70 ans, le 27 janvier 1945, l’Armée rouge (ndlr : qui n’est pas exempte de critiques) libérait le camp de concentration et d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau établi à proximité de la ville de Cracovie dans le sud de la Pologne. Le monde entier découvrit alors l’horreur du génocide commis par l’Allemagne nazie à l’encontre de la population juive d’Europe.

Ce 27 janvier 2015, de très nombreux chefs d’Etats et de gouvernements dont le roi Philippe et la reine Mathilde assisteront aux cérémonies officielles (ndlr : blablabla) marquant le septantième anniversaire de la libération de ce camp devenu le symbole de la Shoah. Le Roi et la Reine seront accompagnés du Premier ministre Charles Michel et du ministre des Affaires Etrangères Didier Reynders (ndlr : reblablabla). Une délégation des organisations de la Communauté juive de Belgique et des derniers survivants belges d’Auschwitz-Birkenau feront également le déplacement. Près de 25.000 juifs furent en effet déportés de Belgique entre 1942 et 1944 vers les camps de la mort et 1.200 seulement en revinrent traumatisés. Situé à une cinquantaine de kilomètres de Cracovie, Auschwitz était un vaste complexe militaro-industriel composé de trois camps (Auschwitz I, Birkenau, Monowitz) dotés d’une multitude de kommandos, des camps de travail satellites. Bien que le site disposait d’entreprises vouées à l’économie de guerre, le but ultime des nazis était l’extermination massive des déportés juifs. Dès l’approbation de la “Solution finale” lors de la Conférence de Wannsee en janvier 1942, quatre chambres à gaz pouvant tuer 6.000 personnes chaque jour ont été installées à Auschwitz.

Le 27 janvier 1945, l’Armée rouge libère le camp d’Auschwitz mais n’y découvre que quelques milliers de prisonniers. Conscients de l’arrivée imminente des troupes soviétiques, les nazis, désireux d’effacer les traces de leur barbarie, avaient en effet décidé d’évacuer le camp. Depuis le 18 janvier 1945, quelque 75.000 prisonniers avaient été évacués d’Auschwitz et déportés vers d’autres camps, plus à l’ouest. Durant ces ‘marches de la mort’, les prisonniers mourront par milliers, abattus par les SS ou morts d’épuisement, de froid et de faim. De 1940 à 1945, environ 1,1 million d’hommes, de femmes et d’enfants, dont une majorité de juifs de divers pays d’Europe occupés par les Allemands, périrent dans le camp d’Auschwitz-Birkenau, selon les sources polonaises. Y furent également exterminés 85.000 Polonais non-juifs, 20.000 Tziganes, 15.000 Soviétiques et 12.000 autres ressortissants. Après sa libération, le camp d’Auschwitz reste abandonné pendant deux ans. En 1947, le Parlement polonais décide de faire d’Auschwitz un musée à la mémoire des victimes. En 1979, le camp d’Auschwitz-Birkenau est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. En 2005, enfin, l’assemblée générale de l’ONU proclame le 27 janvier ‘Journée internationale commémorative de la Shoah’.

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