Cortège Antifasciste contre la répression policière

Source Bruxelles Zone Antifasciste

Le 17 décembre dernier, le collectif Bruxelles Zone Antifasciste appelait à bloquer le Congrès des néo-nazis européens de l’APF (Aube Dorée, Forza Nova, etc.) à Bruxelles. Cette mobilisation et les militant-e-s antifascistes ont fait l’objet d’une répression policière rarement égalée ces dernières années à Bruxelles.

Militant-e-s renversé-e-s par des combis, jetés au sol, matraqués, etc. A ces violences physiques (qui ont fait plusieurs blessé-e-s) on peut rajouter les insultes sexistes, racistes, homophobes, les menaces et les intimidations.

Ce n’est malheureusement pas la première fois que la police de Bruxelles fait preuve d’une volonté manifeste d’en découdre violemment avec les militant-e-s antifascistes.

Le 17 juin 2012, la police avait chargé des syndicalistes antifascistes sur le quai de métro Trône (blessant plusieurs personnes). A l’époque au regard de la disproportion de l’intervention la presse avait crié au scandale, le comité P avait été saisi, une enquête disciplinaire devait être menée, mais depuis lors rien n’a changé et les faits ont été enterrés[1].

Autre intervention qui avait fait parlé d’elle, la répression du rassemblement antiraciste à la bourse le 2 avril 2016, où plusieurs dizaines de manifestant-e-s furent arrêté-e-s alors que des groupes d’extrême droite se baladaient librement à quelques mètres des forces de l’ordre en arborant le logo des Soldats D’Odin.

Ces violences policières sont d’autant plus questionnables tant elles tranchent avec l’attitude laxiste de ces mêmes policiers vis à vis de l’extrême droite.

Ainsi quelques jours auparavant, le 27 mars 2016, 300 « belgian hooligans » débarquent à la bourse avec en leur sein plusieurs dizaines de militante d’extrême droite. Informée de leur arrivé, la police leur ouvre la voie et les encadre sympathiquement. Alors que les hooligans perturbent l’hommage aux victimes des attentats de Bruxelles et que certains font des saluts nazis, la police tardera à les repousser…directement vers la gare du nord où ils reprendront tranquillement le train du retour.

Et les exemples sont nombreux. Le 3 avril 2014, nation attaque un rassemblement antifasciste devant les galeries de la Reine non loin de la Grand Place, sous les yeux de la police qui ne s’interpose pas. Les militant-e-s antifascistes se défendent et ce sont ces derniers qui se verront chargés par la police.

Le 26 mai 2015, rebelote, des militants de nation s’en prennent à un rassemblement de sans-papiers place du Luxembourg. Ils quitteront les lieux tranquillement alors que les sans-papiers se font nasser par la police.

Dès lors on peut légitimement se poser la question de pourquoi la police ferme-t-elle systématiquement les yeux sur les exactions de l’extrême droite (et s’en prennent plus volontiers aux antifascistes)?

D’une part, les policiers sont recrutés dans les franges les plus réactionnaires de la société. Les unités les plus « idéologiques » vouent une haine non dissimulée pour les militant-e-s progressistes. Ils ne se privent d’ailleurs pas de faire savoir leurs opinions en les traitants de « sales gauchistes » ou aux féministes des « sales putes », etc. De nombreuses études en Europe ont d’ailleurs démontrées que la proportion de vote pour l’extrême droite était plus élevée au sein de la police que la moyenne générale au sein de la population[2]. Ainsi en France, plus de 50 % des policiers et militaires votent pour le Front National[3].

D’autre part, leur formation de « partisans de l’ordre » les rapproche idéologiquement des thèses de l’extrême droite dont ils partagent le respect de la hiérarchie, de l’obéissance, des « valeurs traditionnelles », etc. Notions que remettent en question les mouvements progressistes contrairement à l’extrême droite qui défend les intérêts de la police en leur promettant plus de prérogatives, de moyens et d’impunité.

Enfin, contrairement au mythe de la police « défenseurs de la veuve et de l’orphelin », celle-ci est avant tout un outil de maintien de l’ordre social, que ce soit l’ordre économique, genré ou racial. Sa fonction est donc également politique à l’image de la répression de la manifestation non-mixte le samedi 11 février 2017. Et ce n’est pas la première fois que la police tente d’empêcher des manifestations de femmes. Chaque année, que ce soit pour la manifestation du 8 mars ou pour les « Reclaims », la police met la pression sur les participantes, physiquement ou psychologiquement, les insultent ou les humilient leur donne des directives sur un ton paternaliste.

La répression politique n’est qu’une des facettes de la violence d’État. Elle est intimement liée à la répression raciste, sexiste et de classe (que nous subissons également en tant que travailleurs-euses, précaires, femmes, racisé-e-s, etc.). Nous nous inquiétons d’un pouvoir étatique toujours plus autoritaire qui donne toujours plus de moyens et de légitimité à l’action de la police.

Face à la répression, nous pensons que la première nécessité est la solidarité et l’auto-organisation, c’est pourquoi nous nous joignons à l’initiative lancée par la Coordination des sans-papiers et la campagne Stop Répression à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences policières ce 15 mars 2017.

Nous répondons au mot d’ordre de la manifestation. Tou-t-e-s uni-e-s contre la répression !

Solidarité avec les sans-papiers !

Stop à la criminalisation et à l’enfermement des migrant-e-s !

Stop au racisme d’état !

Nous animerons donc un cortège antifasciste à cette occasion afin de renforcer la mobilisation.

NB : Nous rappelons à tout-e-s que les discriminations qui touchent les sans-papiers les exposent plus que quiconque à la violence d’état et nous appelons chacun-e à agir en conséquence.

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