3. Individus

Belgique

 

France

François Duprat (1940 – 1978)

Belgique

Personnes de Nation

Cadres de Nation

  • Hervé Van Laethem

Né en 1965, Hervé Van Laethem est l’un des fondateurs du parti Nation.
Ancien officier et instructeur de l’armée, négationniste, il fut également l’un des plus fidèles proches admirateurs de Léon Degrelle (fils spirituel belge d’Adolf Hitler), dont il aurait été l’un des derniers bras droits en Belgique. Il lui rendait visite en Espagne (Degrelle était en exil depuis 1944, pour échapper à sa condamnation à mort), de la même manière qu’il n’hésitait pas à se rendre sur la tombe de Rudolff Hess.

Début des années 1990, en Espagne, Hervé Van Laethem avec Alberto Torresano (dirigeant des relations extérieures de la Phalange espagnole) et Léon Degrelle (ex-chef des nazis belges francophones durant l’occupation allemande)

Seul candidat à la présidence de Nation, il en devint le président en 2016. Bien qu’il était toujours resté dans des rôles plus à l’écart, il a toujours été la tête dirigeante du parti. C’est lui qui s’occupe des formations idéologiques des militants comme des cadres du parti.

Il est depuis les années 80 un incontournable des milieux de l’extrême droite belge la plus radicale et néonazie. Jeune militant formé à l’Europèse partij-Parti européen (EPE), un groupuscule « national-socialiste hitlérien » implanté à Schaerbeek, il a rapidement atteint la direction de nombreuses organisations : le VMO-Bruxelles, le groupe L’Assaut, le comité Bruxelles-Identité-Sécurité (BIS), le Front nouveau de la Belgique (FNB),…
C’est à cette époque qu’il met en place son « réseau européen », puisqu’il devient rapidement le contact belge des réseaux européens nationalistes radicaux.

Fin des années 1980, les néonazis du groupe L’Assaut et de la milice privée VMO, en Allemagne, sur la tombe de Rudolf Hess (numéro deux d’Hitler).

Comme il aime à le rappeler lors de ses interventions auprès des militants, durant cette période il n’hésitait pas et aimait jouer du poing. En réalité, en plus d’agressions lors de manifestations, il a également organisé de véritables commandos néonazis. Début des années 90, par exemple, considéré alors comme le chef du groupe L’Assaut, il dirige un commando paramilitaire néonazi qui agresse, dans le hall de la gare des Guillemins, des manifestants s’apprêtant à prendre le train pour une manifestation antiraciste à Bruxelles. Les membres du commando, tous activistes du groupe L’Assaut, sont en tenue militaire, cagoulés, armés de matraques et de bombes lacrymogènes.
Plusieurs semaines de prison et une sévère condamnation du tribunal correctionnel en découleront, malgré une auto-dissolution volontaire du groupe L’Assaut afin de se soustraire à d’éventuelles poursuites judiciaires pour constitution de milice privée.

Le noyau dur qui constituait le groupe, dont Van Laethem, poursuivra son combat pour « une Europe blanche » et l’« Ordre nouveau », notamment en participant en 1995 à la création d’un FN bis (constitué autour de la nouvelle députée fédérale frontiste Marguerite Bastien, qui avait rapidement fait dissidence après son élection). Avec d’autres, Van Laethem est en charge de l’encadrement des jeunesses du FNB. Il finira par claquer la porte, suite à des conflits internes, et créera dans la foulée son propre parti politique : Mouvement pour la Nation, connu aujourd’hui sous le nom Nation.

Récemment encore, Hervé Van Laethem a prouvé qu’il n’avait pas rompu avec son idéologie : il apporta son soutien avec le parti Nation à son ami Roland Raes (1), condamné pour négationnisme en 2010.

En 2018, il écrit sur un site de son parti Nation un hommage à François Duprat (2), assassiné dans des circonstances non élucidées, idéologue négationniste dont l’objectif avoué était de réhabiliter le fascisme ! Hervé Van Laethem, en bon révisionniste, va jusqu’à dire qu’il connaît l’identité des auteurs de l’explosion de la voiture de Duprat (sans les citer, bien entendu).

Dans la continuité du parcours de Van Laethem, Nation accueille et forme des skinheads et hooligans néonazis dans sa section « jeunes ». En juin 2015 encore, cinq jeunes, accompagnés d’un dirigeant du parti (3) ont tabassé un punk SDF d’origine polonaise (4) lors d’une opération de Nation visant à empêcher une manifestation de demandeurs et demandeuses d’asile. Méthodes qui rappellent celles de la jeunesse D’Hervé.

Idéologue, Hervé Van Laethem a écrit plusieurs essais. Il fût également l’un des fondateurs de la revue Devenir (5). Revendiquée indépendante alors que son comité de rédaction était composé principalement de membres de Nation, son contenu est théorique et adopte un ton clairement National Révolutionnaire. Les trois objectifs de la revue :
– être un point de repère pour les radicaux belges,
– former des militants et des cadres
– maintenir une activité et une visibilité pour les anciens de l’Assaut.
La revue avait pour objectif à terme de former un nouveau mouvement.

Le fait qu’Hervé Van Laethem est resté des années durant dans l’ombre avant de se faire élire Président du parti (seul candidat, 88 % des voix (5)) lors du congrès de 2016 peut laisser penser que le parti se sent assez solide pour assumer la personne de Van Laethem.

 

Hervé Van Laethem avec Serge Ayoub, dans un meeting à Lille en 2011

(1) ancien membre de Volksunie (élu conseillé de la province de Flandre Orientale), fondateur du Vlaams Blok (élu au conseil flamand, et sénateur 1995 à 2001), et ensuite vice-président du Vlaam Belang (il du démissionner suite à ses propos pro-négationnistes devant les caméras de la télévision néerlandaise, mais est toujours membre du parti).

(2) François Duprat, dont l’anticommunisme ne pouvait rivaliser qu’avec son antisémitisme profond, est passé par Jeune Nation lors de la guerre d’Algérie (groupe d’extrême droite violent créé par Pierre Sidos, faisant partie de la galaxie OAS), et fera par la suite partie de toutes les aventures d’extrême droite, d’Occident au FN, donc, en passant par la Fédération des étudiants nationalistes et Ordre nouveau. Souvent, il s’en fera exclure. A chaque fois, il imprimera son influence théorique sur ces groupuscules, jusqu’à devenir le véritable intellectuel organique de l’extrême droite. Avec les Groupes Nationalistes Révolutionnaires, il est présent à la naissance du Front National de JM Lepen, représentant l’aile radicale du parti. C’est par exemple lui qui a soufflé à Jean-Marie le slogan « Un million de chômeurs, c’est un million d’immigrés en trop ».
Diffuseur de livres négationnistes, il en écrivit aussi. Une de ses manières de revitaliser l’antisémitisme était de combiner négationnisme et antisionisme : pour lu, par exemple, « Les Juifs auraient gagné la Seconde guerre mondiale à la fois pour la cause sioniste et pour la destruction des autres Etats et ‘races’ afin d’instaurer leur domination planétaire ». C’est aussi lui qui conceptualisa la notion de « nationalisme révolutionnaire », une  actualisation du « fascisme mouvement ».
Ce professeur d’histoire était passionné par les services secrets, il travailla pour les services secrets français et était un contact de la DST. On l’a dit agent américain, soviétique, chinois,… Il est possible que sa mort soit en lien avec ses vies parallèles.

(3) Pascal Cornet, cadre pur produit du parti, puisqu’il venait de la section « jeunes » idéologiquement formée par Hervé Van Laethem, et dont on n’entend plus parler alors qu’avant les faits il était régulièrement mis en avant

(4) nous ne mentionnons ses origines que parce qu’elles ont pu avoir une importance aux yeux des jeunes fascistes

(5) dont le nom évoque le titre du journal de Saint-Loup pour les Waffen SS français durant la seconde guerre mondiale

(6) 88 dans la symbolique néonazie signifie Heil Hitler, le H étant la 8ième lettre de l’alphabet

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Nation Liège

    • Jonathan Delvallée

Président de la section liégeoise suite à la démission de Stéphane Torré en 2018 (élections des nouveaux cadres liégeois, plus d’infos/photos sur ces personnes)

  • Kevin Heudens
    Habitant à Chênée, il s’est présenté comme seul candidat Nation à la Province en 2018.

  • Leticia Kenvels

Elle s’est présentée pour la Province et sur la liste communale (seule candidate) à Saint Nicolas

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Personnes du Parti Populaire

  • Mischaël Modrikamen

Président du Parti Populaire et avocat. Il est également vice-président de l’ADDE, groupe de droite conservatrice et eurosceptique. Il s’est fait connaître en tant qu’avocat dans l’affaire Fortis.
Il est connu pour des déclarations controversées qui se sont durcies au long des années. Dès 2011, puis de manière réitérée, il soutient ouvertement Marine Lepen dans les médias. C’est également à cette période qu’il va vouloir se rapprocher de la NVA en multipliant déclarations favorables à la NVA et en défendant des thèses, en particulier le confédéralisme, qui leur sont chères.
Il lie son parti aux partis fascistes, poujadistes et nationalistes qui sont en pleine recrudescence en Europe.
Très proche des intérêts politiques d’Israël, il fut invité à l’occasion de la conférence en novembre 2015 de la « Jerusalem Leader summit » organisée par « The Heritage Foundation » (1). Dans sa présentation, il ne tarit pas d’éloge sur la gestion de la sécurité et de la politique intérieure, les questions de migrations en Israël. Toute sa présentation est un condensé de discours poujadiste, xénophobe et anti-musulman mentionnant des chiffres aberrants, bref un discours typique d’extrême-droite. Un exemple ? Modrikamen, en ce qui concerne les migrations, déclarera : « des millions de personnes viennent collectivement d’une façon organisée et traversent intentionnellement la frontière en constante violation des lois, ceci s’appelle une invasion ».
En 2016, suite à une vidéo du Parti Populaire, celui-ci est déclaré comme étant d’extrême droite par le CRISP (Centre de recherche et d’informations socio-politique) et par le blog Resistance.be
Il a subi également à plusieurs reprises des enquêtes judiciaires pour ses propos tenus et des histoires de malversations financières.

(1) C’est un important think thank et lobby très conservateur américain qui a une importance majeure sur la politique américaine. Elle se spécialise sur la politique intérieure et extérieure, développe des pressions pro-guerres tout en favorisant la course à l’armement. Elle est liée essentiellement au milieu évangéliste et intégriste chrétien américain, du Parti Républicain et de la Tea Party.

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  • Bruno Berrendorf

Vice-Président du Parti Populaire, élu communal à Verviers et en charge pour le parti de Liège et ses environs.
Il s’est fait connaître pour deux faits particuliers : d’après une information du site « cumuléo » Berrendorf cumule 7 mandats rémunérés dont 5 dans des intercommunales. Il siège dans une dizaine d’associations et intercommunales, ce qui est assez singulier pour un parti qui est « favorable » à la disparition des intercommunales, la rémunération dans celles-ci ou encore « favorable » au décumul… Ce que n’a pas manqué d’épingler la presse : « dans un communiqué de presse (…) Modrikamen explique que les deux conseillers en question (Bruno Berrendorf et Ruddy Waselinck) n’occupent que trois mandats rémunérés. C’est étonnant, car les déclarations fournies par les deux hommes à la Cour des comptes indiquent que Berrendorf dispose de 7 mandats rémunérés et Waselinck de 8. Mischaël Modrikament adopte sans doute ici le principe de la vérité alternative chère à Donald Trump » pouvait-on lire dans La Libre du mercredi 25 janvier 2017.
Le second c’est suite à un procès à son encontre pour « Fausse information concernant l’existence d’un attentat ». En effet, Berrendorf avait pénétré illégalement de nuit dans un commissariat afin de « prévenir du danger de l’islamisme ». Puis il se mit devant une pompe à essence pour des photos afin de « prévenir du danger de l’islamisme ». Prochainement devant un MacDo ou au Salon de l’auto ?
On retrouve donc bien le caractère du buzz qui est recherché dans leur communication. D’ailleurs toute la défense judiciaire de Burrendorf se base pour qualifier cette fausse alerte comme un délit de presse. Ce qui lui permettrait d’une part une couverture médiatique plus large et d’autre part un jury populaire. Le procès, semblerait-il, est toujours en cours.
Friand de déclarations poujadistes et de chiffres faux, il s’est fait tacler par le professeur de l’ULiège et spécialiste des migrations Bruno Gemenne (vidéo).

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  • Aldo Carcaci

Seul élu parlementaire pour la Chambre des représentants pour le Parti Populaire. C’est un ancien du Parti Socialiste et d’associations liées au Parti Socialiste. Il vient du monde des affaires (ex-directeur commercial d’une entreprise dans les nouvelles communications et technologies, ancien CEO d’une entreprise dans les technologies basée en Côte d’Ivoire, repreneur de différents clubs de foot). Bref un bourgeois.
Dans un article intitulé « Parti Populaire, parti fantôme ? » du Vif daté du 7 mars 2015, Carcaci se fait épingler pour son absentéisme et son manque d’intervention au Parlement.
Dans une autre interview sur RTL datant du 17 avril 2015 il prit la défense de son attaché parlementaire, André Antoine autre membre du Bureau Politique, qui fut connu pour des propos racistes à l’encontre d’Ahmed Laaouj (parlementaire PS).
Il est conférencier à des événements organisés par l’UKIP de Nigel Farage dans lesquels il décrit les « immigrés musulmans comme un « cheval de Troie ». Ces textes sont traduits et diffusés dans la faschosphère francophone. Carcaci tient régulièrement des propos anti-musulmans et anti-migrants.
Pourtant loin de la simple retransmission de ses propos dans les fachosphère, il donne également des interviews à différents médias qui en sont issus. On peut citer entre-autre une interview donnée à Euroliberté (média de « réinformation » d’extrême-droite) dont le « journaliste » n’est rien d’autre que Lionel Baland de Pegida Liège, un proche de « Chez nous », groupe intégré à la Coordination Patriotique. Mais encore pour des médias conspirationnistes pro-russe comme « RT » ou « SputnikNews ».
Il s’est fait surtout connaître pour une rencontre avec le dictateur Bashar el-Assard en Syrie. Cette rencontre fut organisée par le Vlaams Belang et en présence de plusieurs parlementaires du Belang.
Bref, un faciste qui fricotte avec toute une bande d’autres connards fascistes autoritaires.

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  • André Antoine

Attaché parlementaire de Carcaci.
Il s’est fait épingler par la presse pour ses propos racistes à d’Ahmed Laaouej : « Je ne comprends pas comment on peut abandonner son pays aux mains des personnes d’origine étrangère, elles doivent rester à leur niveau ».
Il est également connu comme le meneur d’une fronde interne au PP, avec le président des jeunes Jérome Munier, organisé en un « Think Tank » qui voudrait se rapprocher du parti Nation selon un article de « La Libre » daté du 25 aout 2017.

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  • Yasmine Dehaene

Secrétaire générale et avocate dans le cabinet de Modrikamen. Elle a été tête de liste pour le Parti Populaire à Bruxelles. Elle est l’épouse de Modrikamen.
Elle fut connue, ainsi que Modrikamen, dans une affaire de détournement des fonds européens. Ces fonds devaient servir à l’organisation du groupe européen ADDEmais aurait servi aux partis dans le cadre de la politique nationale. Plus de 507 000 euros détournés déclare le journal « Le point » dans un article du 27novembre 2016 dont 59 000 euro de « dépenses indues » pour le Parti Populaire selon le bureau d’audit Ernst & Yougn. Mais le bureau d’audit va plus loin, dans un article de « 7 sur 7 » du 24 novembre 2016 il dénonce également un conflit d’intérêt entre une entreprise privée gérée par Modrikamen-Dehaene et des intérêts politiques avec l’argent issu des subsides européens. En effet un contrat a été passé en tant que dépense du groupe européen entre l’ADDE (dont Modrikamen et Dehaene ont des postes de responsables) et la société Freedom Media Group (FMG), une agence de communication fondée par Modrikamen dont Yasmine Dehaene fut administratrice.
Elle fut également invitée, en tant que cadre de l’ADDE, en décembre 2016 au « Jerusalem Leaders summit » organisée par « The Heritage Foundation » où elle parle encore de l’immigration, se félicite du Brexit, de l’élection de Trump et de la vague « conservatrice » en cours au niveau mondial.

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Personnes de la N-SA

  • Eddy Hermy

Idéologue et principal leader de la N-SA (Nieuw-solidaristisch alternatief (Nouvelle alternative solidariste)), Eddy Hermy, a un long parcours politique derrière lui. Ancien paracommando il débute sa carrière politique chez Amada (Tout le pouvoir aux ouvriers), l’organisation maoïste qui sera à la base, en 1979, du PTB (Parti du Travail de Belgique). C’est sur ordre du parti qu’il infiltrera le syndicat socialiste FGTB et organisera des grèves… avant d’être exclu pour « crypto-fascisme ».

Il rejoint alors l’extrême droite radicale de l’époque, le VMO (Vlaams Militanten Orde – milice paramilitaire néonazie violente) et le Vlaams Blok. Les actions musclées des néonazis lui sont familières (1). Il a été exclu du Vlaams Blok, réintégré puis réexclu !

En 1988, il participe à la fondation du Nationaal Front (NF), composé en grande partie d’ex-militants du VMO et du Front de la Jeunesse. Au programme du NF figurent notamment la peine de mort pour les grands criminels tels que les dealers de drogue, l’interdiction de l’avortement et l’expulsion des travailleurs étrangers. Des classiques de l’extrême droite… Nationaal Front qui disparaîtra 10 ans plus tard après le flop rencontré aux élections de 1998.

Il adhère alors au Vlaams Belang, avant d’en être exclu un an plus tard, suite à la diffusion d’un tract raciste à Ostende (2).

Il est également le leader de Pegida Belgie.

Eddy Hermy a été plusieurs fois condamné pour violence, racisme et incitation à la haine raciale.

(1) Avec le VMO, il y participera à différentes actions violentes dont l’attaque de la librairie progressiste Rode Mol à Malines en 1980. Action pour laquelle il a été condamné.

(2) Tract qui lui vaudra une condamnation. Il était signé par l’asbl Burgerinitiatief dont il était un des dirigeants. Cette asbl a publié fin 1998 début 1999 une série de tracts contre le centre d’asile d’Ostende.

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France

  • François Duprat (1940 – 1978)

Né en 1940 et politisé très tôt, il fait un bref passage dans l’extrême gauche trotskiste à 16 ans avant d’évoluer vers le nationalisme. Il s’engagea à Jeune Nation lors de la guerre d’Algérie, groupe d’extrême droite violent faisant partie de la galaxie OAS (dont il créa une section à Toulouse, ce qui lui valu d’être emprisonné). Il fût ensuite de toutes les aventures d’extrême droite (dont il se fera le plus souvent exclure) : la Fédération des étudiants nationalistes, Occident, Ordre Nouveau qu’il cofonda,.. avant d’atterrir au Front National.
À chaque fois, il imprimera son influence théorique sur ces groupuscules, jusqu’à devenir le véritable intellectuel organique de l’extrême droite. Professeur d’histoire, il dirigera aussi une multitudes de titres de presse militante qu’il utilisera comme arme idéologique dans sa famille politique.

Plus qu’un simple activiste adepte de la violence de rue, il était également un idéologue. Son anticommunisme viscéral (qui l’emmena au Nigéria et au Congo en plein décolonisation afin d’y aider le camp anticommuniste) n’avait d’égal que son profond antisémitisme : dans son esprit, les juifs colonisent et exploitent la France et le monde en général. Ils ont même monté le plus grand mythe de l’histoire : l’Holocauste. Pour lui, les Juifs auraient gagné la Seconde guerre mondiale à la fois pour la cause sioniste et pour la destruction des autres États et « races » afin d’instaurer leur domination planétaire.
En tant que premier diffuseur de journaux et revues négationnistes en France (1), en tant qu’éditeur de revues négationnistes, et en tant qu’auteur lui-même d’ouvrages négationnistes (2), il a joué un rôle important dans la mise en place d’une rhétorique négationniste et antisémite au sein de l’extrême droite française.
C’est en constatant et considérant que l’histoire est un instrument de combat politique qu’il décide de se placer sur ce terrain. Notamment en fondant la Revue d’Histoire du Fascisme, dont le but affirmé est de revisiter l’histoire et de la réécrire sous l’oeil nationaliste (3).
L’objectif avoué des revues éditées par François Duprat est de réhabiliter le fascisme. Et notamment au sein du Front National, qu’il rejoint dès le début de l’aventure (il s’en fera exclure puis sera réintégré).
C’est également lui qui conceptualisa la notion de Nationalisme Révolutionnaire, une actualisation du « fascisme mouvement ». C’est avec ce concept qu’en tant que néofasciste il incarnera et animera la branche radicale de Front National.
L’historien Nicolas Lebourg le présente comme « L’homme qui inventa le Front National » (4)!
En 1972, il réussit le tour de force de rassembler les différents groupuscules de l’extrême droite en un parti politique prêt à s’engager dans la bataille électorale. C’est lui qui propose le nom de ce nouvel acteur de l’arène démocratique : le Front National.
Si, avec ses qualités de tribun, Jean-Marie Le Pen s’affirme comme le leader du mouvement, Duprat lui chuchote dans l’ombre. Sous son influence, à partir de 1974 année où il rejoint le Bureau Politique du FN (dont il deviendra le numéro 2), le parti évolue dans sa stratégie et ses thèmes de campagne. Premier à amener la notion d’anti immigationnisme au sein de l’extrême droite, le conseiller politique oriente le discours du parti vers la dénonciation de l’immigration, l’objectif étant d’élargir l’audience du Front National en jouant sur les questions sociales et de chômage, donnant une cible aux milieux populaires : l’immigré. Le fameux slogan « Un million de chômeurs, c’est un million d’immigrés en trop » clamé par Jean-Marie Le Pen dès 1976 lui vient directement de François Duprat.

Fasciné par les services de renseignements, François Duprat joua lui-même double (triple?) jeu. Il est avéré qu’il émargeait aux Renseignements généraux où il informait son officier traitant des vicissitudes de sa famille politique (s’il a d’ailleurs été exclu d’Occident en 1967, c’est pour suspicion d’être indicateur de police). Des hypothèses quand à ses contacts avec les services secrets de l’Union soviétique sont également avancées. De nombreuses rumeurs courent quant à ses liens supposés avec d’autres services. Quoiqu’il en soit, il nageait en eaux troubles et ses actions avaient plusieurs dimensions, ses mots plusieurs sens.
Il semble également avoir été l’homme occulte chargé de financer des partis politiques (pas seulement le FN).

Les circonstances de sa mort dans l’entre deux tours des élections de 1978 n’ont jamais été élucidées malgré une enquête approfondie de 4 ans. Et si Jean-Marie Lepen accuse directement l’extrême gauche, il se ravisera et laissera entendre plus tard que les auteurs pourraient être des membres d’un parti rival du FN, Le Parti des forces nouvelles. Les relations de François Duprat avec les services secrets comme ses liens avec les mouvements palestiniens et syriens pourraient également être en cause de l’attentat à la voiture piégée dont il fut victime en 1978.

Sources et pour aller plus loin :
– articles ici, ici et
web-documentaire

(1) Tels que Le Mensonge d’Auschwitz (Die Auschwitz Lüge) de l’ancien gardien du camp d’Auschwitz Thies Christophersen, La mystification du vingtième siècle d’Arthur Butz — livre paru aux États-Unis — ou encore la brochure Did Six Million Really Die? de Richard E. Harwood (pseudonyme de Richard Verrall) sous le titre Six millions de morts le sont-ils réellement ?, qui furent diffusés par le « service librairie » des Cahiers européens à partir de février 1976.

(2) Il a publié une Histoire des SS (Les Sept couleurs, 1967), ouvrage dont la quatrième de couverture présente l’auteur comme un historien appartenant à la « nouvelle école révisionniste » et qui, à ce titre, étudie la Seconde Guerre mondiale, en dénonçant « un certain nombre d’idées reçues », dont les chambres à gaz.
Il signe également, toujours en 1967, une contribution à la revue Défense de l’Occident de Maurice Bardèche intitulée « Le mystère des chambres à gaz ».
Il crée de nombreuses publications, dont la Revue d’histoire du fascisme et l’hebdomadaire Les Cahiers européens, dont le service librairie diffuse également des livres négationnistes ou réhabilitant le Troisième Reich.

(3) En bon révisionniste, il essaye par exemple de réhabiliter Joachim Peiper, un officier SS condamné pour massacre de population lors de l’offensive des Ardennes (massacre de Baugnez). Duprat le qualifiera en 1976 de « soldat irréprochable, (de) soldat courageux ».

(4) Sous-titre de la biographie « François Duprat » par l’historien Nicolas Lebourg (chercheur à l’université de Perpignan, a consacré sa thèse de doctorat aux nationalistes-révolutionnaires) et le documentariste Joseph Beauregard.

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