Rubrique en mouvement, des articles seront ajoutés, modifiés, mis à jour,… au gré de l’actualité et de notre temps.
Les articles de cette rubrique sont là pour permettre d’appréhender la mouvance des extrêmes droites wallonnes et de leurs alliés.
Parce que nous pensons qu’il ne suffit pas de se borner à dire « Nation c’est des fachos » pour les combattre.
Les extrêmes-droites gagnent du terrain dans toute l’Europe et participent dans plusieurs gouvernements européens (1). L’action des extrêmes droites ne se limitent pas pour autant aux urnes.
Il n’y a pas que les situations économiques et sociales qui poussent des personnes à se tourner vers ces idéologies : pour permettre cela, le besoin premier est que les thèses, réflexes racistes, fascistes redeviennent banals, accessibles. Un exemple récent de ces réflexes se trouve dans la systématisation, de la part des journalistes, d’exprimer les « origines » ou la nationalité des personnes. C’est un choix politique, comme cela aurait pu être les origines sociales, la fonction,… ou rien. Mettre la signification sur des origines c’est un choix politique, un réflexe raciste.
C’est un travail de fond qui est entrepris par ces mouvements, et qui réussit de plus en plus à s’implanter. Éric Zemmour et son temps de parole dans les médias, ses ventes de livres, font bien plus pour l’extrême droite qu’un rassemblement de 15 nationalistes devant un centre d’accueil pour réfugiés.
Les politicards classiques sont également des médiateurs et des relais de cette vague culturelle conservatrice. Sur la question des migrations, il y a le discours de « gauche » qui tolère pour des questions morales en se justifiant bien trop souvent sur le « rôle économique positif » de la migration. Limitant l’axe politique au pure pôle économique, réduisant un individu à un chiffre de productivité. Ne parlons même pas du discours de « droite » qui n’a jamais caché, malgré l’emballage des paroles, un racisme et colonialisme bon teint.
Les thèses d’extrême droite sont devenues, petit à petit, audibles et acceptables tant dans les médias et la culture, que dans la politique.
Rappelons un exemple frappant mis en avant par la Ligue des Droits de l’Homme : le programme en 70 points du Vlaams Blok (actuel Vlaams Belang) en 1992 concernant l’immigration (qui lui valu une condamnation pour racisme), a été mis en œuvre par les majorités gouvernementales successives au cours des 20 dernières années. Les partis traditionnels ont adoptés une liste impressionnante de ses propositions.
Citons, notamment, la création d’un secrétaire d’Etat à l’Immigration, la multiplication des centres fermés pour étrangers en séjour illégal ou en fin de procédure, les expulsions collectives, la liste des pays dits “sûrs” dont les ressortissants ont moins de chances d’obtenir l’asile en Belgique ou encore le durcissement des conditions d’accès à la nationalité belge.
Ce passage de points concrets du programme d’un parti raciste aux programmes de partis traditionnels, pour des raisons de siphonnage de bulletins de vote, a bien évidement permis la normalisation de nombreuses thèses d’extrême droite.
Si ici nous ne présentons « que » les plus extrêmes des nationalistes, racistes, xénophobes, néonazis, intégristes religieux,… ne perdons surtout pas de vue que ces idéologies sont déjà en germination dans bien des domaines, que plus elles envahissent les esprits plus leur existence concrète tant dans l’espace public que politique devient une sphère, une logique à partir desquelles des discours sont tenus. Ils deviennent une norme où nombreux réflexes, discours racistes, sécuritaires s’écrivent librement, devenant une forme « neutre » du discours médiatique et politique.
Les attaques de ces idéologies contre leurs ennemis se normalisent et gagnent du terrain dans de nombreux pays. Tant les personnes identifiées comme étrangères que celles identifiées comme déviantes ou que les structures progressistes sont l’objet de ces attaques.
Notre choix de nous cibler sur ces mouvances en particuliers vient, en autre, du fait que ce sont celles qui agissent dans les rues, celles qui agressent physiquement ou sont prêtes à le faire, celles qui mettent leur haine au service de leur énergie pour écraser les personnes qui ne conviendraient pas à leur société uniforme.
Créer cette rubrique n’est absolument pas nier la normalisation des thèses d’extrêmes droites à tous niveaux. Celle-ci est d’ailleurs abordée dans nos articles d’actualité.
Le racisme structurel existe. Le racisme d’État existe (2).
État qui utilise ses thèses xénophobes comme sécuritaires afin de prendre un tournant autoritaire protégeant les dominants privilégiés tout en divisant le reste en bons et mauvais précaires et pauvres pour qu’illes se mettent sur la gueule !
(1) comme en Autriche Bulgarie, Croatie, Danemark, Finlande, Grèce, Hongrie, Italie, Norvège, Royaume Uni, Serbie, Slovaquie, Suède, Tchéquie,… et en Belgique.
(2) tout comme le sexisme, l’homophobie, la transphobie, le validisme,…