Une conférence du secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration Theo Francken (N-VA) a été interrompue à quatre reprises mardi soir à Gand, par des activistes prétendant lire des témoignages de personnes détenues dans des centres fermés pour demandeurs d’asile.
Via Collectif Alternative Libertaire Bruxelles :
» Théo Francken n’est pas content. Hier soir sa conférence a l’Université de Gand a été interrompue à plusieurs reprises. L’une des militantes ayant commencé à lire un témoignage d’un sans papier emprisonné en centre fermé a pu entendre de la bouche du secrétaire d’Etat qu’elle n’avait selon lui « aucun respect pour la démocratie ».
Théo Francken, grand démocrate de son état, qui avait fait poster plusieurs dizaines de flics devant la conférence pour bien s’assurer que les manifestant-e-s n’aient pas le droit de contester sa venue. Ces mêmes flics qui contrôleront « préventivement » les identités des militant-e-s. Parce que dans la démocratie de Francken, la « liberté d’expression » est limitée, le fichage généralisé et manifester est un acte criminel.
Dans la démocratie de Francken, l’état peut expulser sans procès ceux et celles qui seraient soupçonnés – pas condamnés, juste soupçonnés – d’être une menace pour l’ordre public. Dans la démocratie de Francken, les étrangers sont désormais une sous-catégorie de « citoyens » dont les droits ne sont plus du tout garantis.
Dans la démocratie de Francken, il est de bon ton d’accepter l’invitation à une conférence du KVHV, bastion du nationalisme flamand, conservateur et ultra-réactionnaire et qui entretient des liens réguliers avec l’extrême droite comme en 2005 à Gand où le KVHV invita Jean-Marie Le Pen (quand le FN était encore « diabolisé ») ou comme en 2015, quand le KVHV a invité Génération Identitaire, un groupuscule d’extrême droite français (section jeunesse de l’ex-Bloc Identitaire, héritier d’Unité Radicale dissous en 2002 après que l’un de ses sympathisants a tenté d’assassiner Jacques Chirac), qui prône une Europe blanche, la haine des musulman-e-s et des immigré-e-s et qui en 2016 entendait nettoyer Molenbeek des Islamistes (entendez les musulman-e-s).
Mais c’est vrai que dans la démocratie de Francken, le fils en personne de Jan Jambon (N-VA), le ministre fédéral de l’Intérieur, Wouter Jambon, alias « Murk », est l’un des responsables de la section d’Anvers de la KVHV. Que Théo Francken lui-même, rendait en 2014 hommage à Bob Maes, collaborateur nazi et fondateur de la milice d’extrême droite flamande Vlaams Militant Orde ainsi que de la Volksunie…
Dans la démocratie de Francken, on fait taire les gens à coup de « linkse ratten rol uw matten » (manière démocrate qu’à l’extrême droite flamande d’affirmer sa tolérance pour la gauche), version gauchisée du célèbre « franse ratten rol uw matten » à l’époque bénie des manifestations du Taal Aktie Komitee, du Voorpost,…
La seule chose pour laquelle Francken à raison, c’est qu’on a effectivement aucun respect pour sa vision de la démocratie. La démocratie bourgeoise, raciste, sexiste, sécuritaire… qu’il étale à longueur de conférence universitaire devant les gosses de riche de la bourgeoisie et du patronat (flamand ou francophone d’ailleurs)… Cette démocratie bourgeoise qui nous prive chaque jour des quelques maigres droits que les classes populaires ont pu lui arracher… »